Présentation du dispositif Rézopouce et de la collaboration avec Mobicoop, le 21 juin 2024 © Simon Becquet

Le Département s'appuie sur Mobicoop pour tenter de faire décoller le covoiturage et l'autostop organisé

Il y a deux ans déjà, le Département des Hautes-Alpes annonçait vouloir favoriser l'essor du covoiturage et de l’auto-stop organisé à travers la création d'une plateforme locale dédiée. Vendredi 21 juin, le projet a été présenté à la presse avant qu'une campagne de communication ne débute cet été. Côté covoiturage, il ne s'agit pas de réinventer la roue en développant une énième offre de covoiturage mais à l'inverse de faire converger les utilisateurs vers une seule plateforme particulièrement adaptée au covoiturage du quotidien. Le Département a mené des actions de coordination, communication, de distribution de kits et d'installation de signalétique

Fond vert, pouce en l’air, visibles de loin. Depuis ce printemps, le Département maille les routes de panneaux facilement identifiables, à des endroits propices pour récupérer un auto-stoppeur. 700 au total, recensés sur un site que le Département présentera en septembre. Pour le covoiturage comme pour l’auto-stop, le choix a été de travailler avec Mobicoop, une Société Coopérative d’Intérêt Collectif spécialisée dans les mobilités douce qui a fait ses preuves au niveau national. Le concept de l’auto-stop « organisé » peut paraître étrange pour ceux qui le pratiquent régulièrement, mais au final l’esprit reste le même avec quelques modalités en plus, que nous décrit Olivier Hebreard, chargé de mission sur les mobilités alternatives au Département.

Si j'habite à Savines-le-Lac, je vais sur la page Rézopouce du site de la Communauté de Communes de Serre-Ponçon. Je m'inscris en scannant ma carte d'identité, je m'identifie, je signe une charte d'engagement à respecter les usagers et les autres automobilistes qui sont inscrits. Une fois que je suis inscrit, je reçois le kit de l'autostoppeur avec l'explication du service, quelques conseils pour adopter la "stop-attitude". [...] Il y a quelques panneaux format A4 qui sont logotés aux couleurs de l'opérateur et avec quelques exemples préinscrits : centre-ville, stade, gare SNCF... et d'autres vierges où je peux marquer ma destination. Je me rends sous un panneau d'autostop organisé avec mon kit et j'attends qu'il y ait un automobiliste pourvu du macaron posé sur son pare-brise. Et là, je me dis, lui aussi, il est inscrit, et j'espère qu'il va s'arrêter parce qu'il va me reconnaître, sachant qu'on n'oblige personne à s'arrêter ni à faire du stop. Ensuite c'est la solidarité qui entre en jeu. Tout simplement.

Olivier Hebreard, chargé de mission sur les mobilités alternatives au Département.

Le covoiturage s’appuiera sur l'outil dédié développe par Mobicoop, qui fonctionne comme les applications de covoiturage classiques, les commissions de la société en moins.

On s'inscrit en créant un compte, un identifiant et un mot de passe sur l'appli Mobicoop. Après, on propose ou recherche des trajets. Si on propose un trajet, l'application propose un prix en fonction du kilométrage et du barème kilométrique classique. On peut faire varier ce prix à la hausse ou à la baisse, et si le prix monte trop, l'appli prévient qu'on a peu de chances de trouver un covoitureur. Le trajet est partagé au juste prix, étant donné que la coopérative ne prélève aucune commission sur ces trajets, contrairement aux opérateurs privés.

Olivier Hebreard, chargé de mission sur les mobilités alternatives au Département.

Le Département a obtenu des Communautés de Communes et d’Agglomération que celles-ci ne fassent pas appel à d’autres sociétés proposant des services similaires. Objectif : garantir un opérateur unique sur l'ensemble du Département. Car pour le stop comme pour le covoiturage, la mayonnaise ne prend qu’avec un nombre de d’utilisateurs simultanés suffisant.

Si le Département croit dans le potentiel de ces deux pratiques, c'est notamment du fait de la configuration du réseau routier, explique Marc Viossat, vice-président en charge des mobilités douces.

On a la chance d'avoir un réseau qui est simple, dans les fonds de vallées en tout cas. Donc il y a une possibilité énorme de drainer beaucoup de monde dessus. Et d'ailleurs, on voit très bien qu'il y a de plus en plus de monde sur ces routes de fonds de callées. Je pense que ces applications vont permettre de diminuer un peu le nombre de voitures sur la route, ce qui est une bonne chose à plusieurs titres.

Marc Viossat, vice-président du Département en charge des mobilités alterrnatives

Le Ministère de l’écologie liste plusieurs atouts à la mobilité partagée :

  • un salarié automobiliste qui habite à 30km de son lieu de travail et qui covoiture quotidiennement en alternance avec un voisin ou un collègue économise près de 2 000 euros chaque année
  • a voiture individuelle représente à elle seule plus de 15% des émissions de gaz à effet de serre en France. Partager un véhicule à deux utilisateurs permet de diviser par deux les émissions de CO² de son trajet
  • le covoiturage crée une offre de mobilité partagée là où il n’y a pas de transport en commun. Il est aussi solidaire en permettant l’accès à un transport pour ceux qui n'ont pas de voiture ou qui ne peuvent pas conduire.