La RN 85 et la RN 94 deviendront-elles des routes départementales ?
La loi 3Ds, pour Différenciation Décentralisation Déconcentration, votée en février dernier, donne aux départements la possibilité de reprendre à leur charge la gestion et l’entretien des routes nationales qui les traversent. Dans les Hautes-Alpes, on parle de 153 km de routes nationales, répartis entre deux axes : d’une part la RN 85 depuis la sortie de l’A51 à La Saulce, jusqu’à Corps, à la limite de l’Isère, et d’autre part la RN 94 de Montgenèvre à Gap.
S’occuper des routes, le Conseil Départemental sait faire : il gère déjà 2000 km de routes départementales, pour un budget annuel de 30 M€. Récupérer dans son giron la gestion des RN 85 et 94 permettrait une harmonisation du réseau et surtout une mutualisation des moyens, comme l’indique Marcel Cannat, vice-président départemental en charge des routes.
Et en récupérant ces 153 km de routes nationales, le département aurait les coudées franches pour réaliser des travaux d’aménagement.
Si le projet de reprise est donc tentant, la contrepartie financière incite les élus haut-alpins à la vigilance. L’État propose en effet une compensation annuelle de 5,6 M€, hors coût de personnel, selon un forfait kilométrique identique au niveau national. Pour Marcel Cannat, le compte n’y est pas.
Les négociations avec les services de l’État portent donc sur la compensation financière annuelle, mais aussi sur certains « points noirs » spécifiques comme le pont de Savines.
Et il y a bien sûr la question de la déviation de La Roche-de-Rame, dans les cartons depuis une trentaine d’années.
Les négociations avec l’État sont donc en cours. Le mot de la fin avec Marcel Cannat.