La Grave Autrement demande un moratoire sur le troisième tronçon du téléphérique
Le collectif La Grave Autrement demande un moratoire sur la construction du troisième tronçon du téléphérique de La Grave.
C’est un projet à 12 M€, dont l’objectif est de rendre accessible la haute-montagne à un public plus large, un public de « contemplatif » explique président de la Sata, la Société d’Aménagement de l’Alpe d’Huez. Les deux tronçons existants permettent une ascension à 3200m, tandis que le troisième tronçon déposera les passagers directement au sommet du Dôme de la Lauze, à 3600m.
La président de la Sata assure qu’il entend « conserver le côté atypique de la Grave » qu’il n’est « pas question de monter plus de 500 personnes au sommet » et que « l’idée est de respecter le site ». L’aménageur veut donc ancrer l’équipement dans le paysage existant pour en réduire l’impact visuel.
Pas de quoi contenter La Grave Autrement, pour qui ce projet est avant tout une atteinte à la nature du lieu, tranche Paulo Grobel, guide de haute-montagne.
L’anglicisme « Wilderness » a fait son apparition dans le jargon du tourisme pour décrire une autre pensée du développement touristique, un modèle alternatif au tourisme de masse, basé sur la préservation des espaces sauvages et l’immersion dans un territoire. A l’inverse, la « logique de l’aménagement » mise sur des investissements importants en équipements pour attirer une clientèle nombreuse.
“Wilderness” vs “Aménagement” : un dissensus emblématique de deux visions différentes du tourisme.
Autre source d’inquiétude pour les opposants au projet, la reprise, en décembre 2020, de la gestion des Deux-Alpes par la Sata. Le fait qu’un même aménageur gère le téléphérique de La Grave et le domaine des deux Alpes réveille chez ces habitants la crainte de voir se concrétiser un projet vieux de 30 ans, celui d’une liaison entre La Grave et les Deux Alpes.
Financé à 30 % par de l’argent public, ce projet de troisième tronçon du téléphérique de La Grave « doit faire l’objet d’une concertation entre élus et citoyens » plaide Paulo Grobel.
En juillet 2019, la Sata avait trouvé un accord financier avec la commune de La Grave, le département et la Région, permettant de lancer les études préliminaires, projetant la fin des travaux pour l’année 2021.