Human Rights Watch dénonce des anomalies sur le traitement des migrants mineurs

L’organisation Human Rights Watch se consacre à protéger les droits humains des personnes à travers le monde. Pour ce faire elle dispose de personnel dans 40 pays, notamment en France. Sa méthode : mener des enquêtes rigoureuses, exposer les faits au grand jour et exercer des pressions sur les détenteurs du pouvoir pour que justice soit rendue.

Depuis plusieurs mois l’ONG s’intéresse au sort réservé aux migrants mineurs non accompagnés en France. Pour cela, elle a enquêté tout d’abord à Calais, puis à Paris, et enfin, en remontant le fil du parcours de beaucoup des jeunes migrants, s’est intéressée aux jeunes qui ont tenté de franchir la frontière franco-italienne dans les Hautes Alpes.

Après avoir recueilli le témoignage de nombreuses personnes et associations locales impliquées et au fil d’une enquête poussée réalisée auprès d’une soixantaine de jeunes migrants, Human Rights Watch a relevé un certain nombre d’irrégularités.

Celles-ci ont été réunies dans un rapport circonstancié qui a été exposé ce mercredi à Gap par les acteurs de l’enquête, notamment Bénédicte Jeannerod, directrice France de l’ONG.

Des familles, des avocats, des bénévoles et associations, notamment le Réseau Hospitalité de Gap, tentent de porter assistance aux migrants mineurs dans le parcours du combattant auquel ils sont confrontés pour faire reconnaître leurs droits. Mais beaucoup de bénévoles se disent aujourd’hui fatigués de mener cette lutte permanente.

La troisième volet du rapport de Human Rights Watch concerne ce qui est qualifié de « harcèlement policier » en direction des travailleurs humanitaires, ceux que l’on nomme « maraudeurs ». Ils viennent en aide aux personnes confrontées aux rigueurs de la montagne et sont parfois condamnés pour ces actes. Voici ce qu’en relate Agnès Antoine, de l’association Tous Migrants.

Dans le rapport de Human Rights Watch sont pointés du doigt les méthodes et comportements de la police aux frontières, notamment, mais aussi des service du Conseil Départemental. La publication de cette enquête permettra-t-elle des avancées ? On retrouve la directrice de l’ONG.

Le Directeur général des services du département des Hautes Alpes a répondu par voie de presse aux allégations de l’ONG. Il dénonce un parti-pris dans l’enquête qui a été menée.

Il précise qu’à partir de 2017 il a fallu gérer « une arrivée massive de migrants dont beaucoup se prétendaient mineurs. Le département s’est doté de moyens inédits en matière d’accueil, d’hébergement d’urgence ou en mobilisant des opérateurs spécialisés ».

Le DGS du département explique que 2846 jeunes ont été évalués entre 2017 et 2018, et que lors des recours qui ont été formés contre les décisions du département, le juge a confirmé 85 % des refus prononcés.

 https://www.hrw.org/fr/news/2019/09/05/france-des-enfants-migrants-prives-de-protection