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Arrêtés anti-pesticides : Pierre Leroy emboîte le pas au maire de Langouët

Suite à l’appel lancé par le maire de Langoüet à tous les maires de France, soixante maires ont pris à ce jour des arrêtés dits "anti-pesticides" pour fixer eux aussi une distance minimale entre les habitations et les cultures utilisant des pesticides.

Pierre Leroy, maire de Puy Saint-André, a fait ce choix. Sa commune est engagée depuis longtemps dans une démarche de transition écologique.

Aujourd’hui Pierre Leroy poursuit sur cette logique, en prenant un arrêté pour interdire sur l’ensemble de la commune l’utilisation de pesticides, y compris pour les usages agricoles.

A travers un communiqué, le syndicat des Jeunes Agriculteurs 05 déplore cette "décision démesurée et à but de faire le buzz". Le président du syndicat agricole FDSEA, René Laurens, lui, n’est pas opposé à un changement de pratique vis à vis de l’utilisation des produits phytosanitaires, mais il n’apprécie pas la méthode des arrêtés pris par les maires.

France Nature Environnement PACA au contraire, salue l’engagement des maires qui ont pris des arrêtés sur leur commune, même lorsque celles-ci n’ont que peu de terrains agricoles, estimant qu’il ne s’agit pas d’un « coup de com’ », mais plutôt d’un coup de pied dans la fourmilière, à destination du gouvernement. Martine Vallon, présidente de FNE PACA.

Emmanuel Macron dit soutenir le maire de Langouët dans ses intentions, avec une nuance, « je ne peux pas être d’accord quand on ne respecte pas la loi » avait précisé le président français lors d’un entretien à Konbini. Pierre Leroy, à l’instar des soixante élus déjà engagés dans cette lutte anti-pesticide, estime au contraire qu’il appartient aux maires de protéger leurs citoyens et qu'il est dans son bon droit.

Face aux arrêtés qui ont fleuri de part et d’autres de la France, le gouvernement a soumis à la consultation publique un décret pour instaurer une distance minimale de 5 à 10 mètres entre les zones cultivées faisant intervenir des pesticides, et les habitations. Un décret qui est loin de convaincre Pierre Leroy.

Sur ce décret France Nature Environnement a rappelé que l’absence de mesures de protection des riverains contre la pulvérisation des pesticides était illégal, pour autant l’organisation ne se satisfait pas de ce décret, qui selon la FNE se contente d’inscrire dans la loi les préconisations de distances minimales déjà indiquées par les fabricants de pesticides.

De son côté, René Laurent, président de la FDSEA 05 est inquiet des conséquences que pourraient avoir ces arrêtés anti-pesticides s’ils étaient suivis massivement, estimant qu’ils imposeraient un changement trop brutal, donc risqué pour les agriculteurs.

Pour Martine Vallon les alternatives aux pesticides existent, mais ne sont pas suffisamment soutenues par les différentes aides, et notamment celle de la PAC, la Politique Agricoles Commune. Selon elle, c’est là que les états ont un rôle à jouer, en orientant les aides et l’enseignement vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement.

Pour aller plus loin :

https://www.ram05.fr/arrete-anti-pesticide-les-maires-s-essayent-a-la-desobeissance-civile/
 https://www.mediapart.fr/journal/france/100919/mobilisation-contre-les-pesticides-la-resistance-prend-de-l-ampleur