Hautes-Alpes : la candidature d’Europe Ecologie Les Verts aux sénatoriales sans concertation avec les Gauches ne passe pas auprès du PS

Samedi dernier se tenait à Blois l’université d’été du Parti Socialiste. Au programme, de nombreuses discussions entre les écologistes et le PS autour de possibles alliances pour les prochaines échéances électorales.

« Les socialistes ne sont pas que des partenaires, ce sont des amis » a déclaré à Blois Emmanuel Denis, fraîchement élu maire de Tours à la tête d’un groupe constitué d’écologistes et de la gauche locale. Un message qui n’a pas fait mouche dans les Hautes-Alpes, où la candidature d’Europe Ecologie les Verts a déclenché les foudres du PS, de LFI et du PCF des Hautes-Alpes. En effet, Isabelle David, élue d’opposition à Gap et Bernard Leterrier, ancien maire de Guillestre, ont annoncé leur candidature en binôme aux élections sénatoriales du 27 septembre prochain.

Dans un contexte où selon Yannick Jadot « le clivage gauche-droite se réinstaure autour de la question écolo », la représentante de la fédération socialiste des Hautes-Alpes Marie-Jo Allemand s’étonne de cette candidature d’EELV sans discussion préalable avec les gauches.

Les candidats d’EELV ont invité les gauches à une conférence de presse mardi 1er septembre pour exposer leur projet, mais le PCF 05 a indiqué à la presse que de futures alliances ne pourront se construire si les désignations de candidats se font unilatéralement. De même, La France Insoumise des Hautes-Alpes a décliné l’invitation, estimant que cette désignation de candidats sans concertation de la part d’EELV appartenait à un « monde révolu ».

En retour, Bernard Leterrier justifie cette candidature d’Europe-Ecologie-Les-Verts par la spécificité des sénatoriales dans le département, où un seul poste de sénateur est à pourvoir.

Marie-Jo Allemand, elle, regrette cette posture adoptée par Europe Ecologie Les Verts, qu’elle qualifie « d’écologie de personne ».

Pourtant, si le rassemblement entre les verts et les gauches du département semble mal engagé pour les sénatoriales, Bernard Leterrier n’exclut pas la possibilité d’alliances au second tour. Car si le premier tour ne permet pas de dégager une majorité absolue, les grands électeurs voteront à nouveau l’après-midi du 27 septembre. Chaque candidat sera alors libre de maintenir sa candidature, et celui qui cumulera le plus de voix l’emportera.

A présent les gauches se concertent pour définir éventuellement un candidat. Sur la question d’éventuelles alliances au second tour, évoquées par Bernard Leterrier, Marie-Jo Allemand s’agace :« il faut arrêter de dire aux gens, on compte les voix au premier tour, pour voir ce qu’on fait au second ». Et Marie-Jo Allemand de conclure, « On est en train de dérouler le tapis rouge à la droite , en plus d’amocher l’image de la gauche. »