Hautes-Alpes : été 2020, une saison touristique « pas comme les autres »
Jusqu’à début juillet, les professionnels du tourisme étaient dans l’incertitude quant à la fréquentation touristique des Hautes-Alpes du fait de la pandémie de Covid 19. Si le caractère montagneux du département était pressenti comme un atout d’attractivité après un printemps confiné, rien n’était joué. A mi-chemin de la période estivale, RAM Radio Libre propose un point d’étape.
Le 28 mai dernier, la limitation des déplacements de plus de 100km autour de son domicile était levée en France, offrant de nouveau la perspective de partir en séjour. Les restrictions de circulation au sein de l’Union Européenne en revanche ne seront levées qu’au 15 juin, ce qui a principalement porté atteinte aux « établissements de bord de route », comme les appelle Marc Gueydon, président de l’Union des Métiers de l’Industrie de l’Hôtellerie des Hautes-Alpes.
Mais si l’on considère l’ensemble des catégories de professionnels du tourisme, en moyenne, le mois de juin a contredit les prévisions les plus pessimistes. C’est ce qu’explique Alexis Aubespin, directeur de l’Office de Tourisme Intercommunal de Serre-Ponçon.
Alexis Aubespin va jusqu’à qualifier « d’historique » le mois de juillet, avec une clientèle « qui a voulu saisir l’opportunité de partir en vacances, avec peut-être, aussi, la crainte d’une seconde vague, donc les gens n’ont pas attendu [pour partir] »
De manière générale, les zones de montagne font un très bel été en France, précise le directeur de l’Office de Tourisme Intercommunal, Serre-Ponçon bénéficie du compromis « mer-montagne » offert par le lac.
Ceci étant, tous les professionnels ne tirent pas aussi bien leur épingle du jeu. Marc Gueydon, décrit un mois de juillet très contrasté selon les clientèles et les offres.
La suite de l’été reste imprévisible. Sur Serre-Ponçon, les réservations accusent une légère baisse pour la première semaine d’août, pourtant, Marc Gueydon s’attend à un mois d’août « très très bon », avec « beaucoup d’établissements qui affichent déjà complets ». Seul bémol pour le président de l’Union des Métiers de l’Industrie de l’Hôtellerie des Hautes-Alpes l’augmentation de la circulation de la Covid 19 risque de perturber fortement le mois de septembre.
Concernant l’annulation de l’Embrunman, Alexis Aubespin estime que l’impact sur la fréquentation devrait être limité, car certes, des réservations sont ou seront annulées, mais le fait que l’événement soit situé au 15 août – pic d’affluence touristique – limite les conséquences.
C’est donc un été pour le moment prometteur, avec toutefois un coup dur pour la restauration, contrainte de limiter sa capacité d’accueil, pour les professionnels qui accueillent habituellement beaucoup d’étrangers, ou encore les campings, « et plus particulièrement les campings qui comportent beaucoup d’emplacements nus » complète Alexis Aubesin, car les équipements communs ont pu être un facteur de découragement de la clientèle du fait de la pandémie.
Enfin, quels enseignements tirer de cette saison estivale qui ne ressemble à aucune autre pour le secteur du tourisme, quelles adaptations, quelles perspectives pour le long-terme ? C’est la question que nous avons posée à Alexis Aubespin.