La station des Orres. Crédit photo - "Agence Kros - Rémi Fabregue"

En station, un début de saison satisfaisant, une consommation inhabituelle et des incertitudes pour la suite

Malgré le passe sanitaire, malgré les conditions météo difficiles et malgré un calendrier défavorable, les stations de ski des Hautes-Alpes ont réalisé une belle première partie de saison, avec une répartition de la consommation par activité inhabituelle.

La saison 2019-2020 est devenue "l’étalon" des stations en matière de fréquentation. Année record, elle a été suivie d’une saison blanche avec des « stations ouvertes » mais des remontées mécaniques mises à l’arrêt par le Covid. La fréquentation avait chuté de 60 % tandis que le chiffre d’affaire avait fondu de 70 %. L’enjeu de cette nouvelle saison pour les exploitants de remontées mécaniques est de redresser la barre. En ce sens, le bilan des vacances de fin d’année est encourageant selon Yvan Chaix, directeur de l’Agence de Développement des Hautes-Alpes.

Les taux d’occupation ont été plutôt bons. Particulièrement bien lotie en ce début d'hiver, Risoul parle d’un « vent nouveau [qui] souffle sur la fréquentation, avec +20 % par rapport à 2019-2020 » , tandis que le Dévoluy évoque « une semaine du jour de l’an historique » avec des résultats comparables à ceux d’il y a deux ans et une augmentation de 16 % du chiffre d’affaire pour le ski nordique.

La répartition des dépenses de la clientèle pendant ces vacances marque cependant une différence par rapport aux saisons habituelles.

Constat partagé par la station de Risoul où les prestataires ont enregistré une hausse de leur chiffre d’affaire. « Une fois n’est pas coutume », réagit le directeur de l’Office de Tourisme de Risoul Christian André, mais ces vacances « le chiffre d’affaire des remontées mécaniques ne donne plus la tendance globale des acteurs de la station ». Faut-il y voir une évolution des modes de consommation ou plus modestement une démotivation des vacanciers qui ont préféré laisser les skis au placard les jours de pluie ? « Les choses ne sont jamais tranchées en matière de consommation et de motivation, mais il est évident que la station va observer de près ces phénomènes pour adapter au mieux ses offres et anticiper ces transitions » fait savoir Christian André.

Par ailleurs, Yvan Chaix estime que le passe sanitaire n’a pas posé de « grande difficulté » en station et aurait même permis de rassurer la clientèle ajoutant que les contrôles ont été « plutôt bien diligentés » par les acteurs du tourisme. Partant de ce constat, l'instauration d'un passe vaccinal pourrait ne pas trop perturber l’activité en stations côté fréquentation.

En revanche, certains domaines - comme celui des 3 Gliss - souffrent de l’augmentation sans précédent des tarifs de l’électricité, qui est l’un des premiers postes de dépenses des exploitants. Elle est indispensable au fonctionnement des remontées mécaniques et à la production de neige artificielle, or l’état du manteau neigeux risque de contraindre les exploitants à faire tourner les canons à neige dès que possible pour garantir une bonne skiabilité des domaines avant les vacances de février.

Car si les vacances de fin d’année représente 20 % du chiffre d’affaire en station, ce sont les vacances de février qui génèrent l’essentiel de l’activité. À ce jour, les projections sont de bon augure, avec toutefois une inconnue : l’évolution de l’épidémie dans les prochaines semaines.