En 10 ans, l’économie des Hautes-Alpes a fait « un bon en avant », se félicite l’agence de développement
L’économie des Hautes-Alpes a bondi en l’espace de dix ans. Une « dynamique positive et enthousiasmante » pour l’agence de développement du département, qui note toutefois des difficultés sur le plan démographique.
+ 50,3 % de PIB entre 2014 et 2024 : l’économie haut-alpine a réalisé un véritable « bond en avant » durant la dernière décennie, selon les résultats d’une étude Stratorial-G2A. Cette dernière a été commandée par l’agence de développement des Hautes-Alpes qui fête en grande pompe cette semaine ses dix ans d’existence. Une conférence de presse était organisée lundi à cette occasion, en amont d’une assemblée générale d’anniversaire festive ce jeudi soir à Mont-Dauphin.
Dans le département, l’augmentation du produit intérieur brut (chiffre d’affaires moins consommations intermédiaires) est « plus élevée que la moyenne nationale et régionale », se félicite l’agence, passant d’environ 1,6 milliard d’euros en 2014 à 2,4 milliards l’an dernier. Les hausses les plus importantes concernent l’agriculture et l’agroalimentaire (+ 58 %) et l’industrie (+ 55 %). Côté emplois, le solde est également largement positif : + 23 % en 10 ans, avec près de 7 000 équivalents temps plein en plus.
Bref, la croissance est « importante » et « les Hautes-Alpes se sont débarrassées de leur complexe d’infériorité », commente Yvan Chaix, directeur de l’agence, qui se réjouit d’une « dynamique positive et enthousiasmante ». Cette dernière est portée par tous les secteurs d’activité, souligne l’organisme. En effet, de « nouveaux champs d’actions » ont été investis ces dernières années, note Patrick Ricou, le président de l’agence de développement.
Les plantes à parfum, les plantes médicinales, ou tout ce qui relève du bien-être, ce sont de nouveaux champs. Sur nos différents aérodromes il y a une vraie histoire, mais aujourd’hui, cette industrie-là s’est enrichie. Sur l’agroalimentaire, il y a des choses incroyables qui se sont créées ces dernières années sur des marchés de niche. Sur l’énergie, on a de belles réussites aujourd’hui et une vraie diversification de notre économie qui se fait. Cette diversification, elle crée de la valeur ajoutée, elle crée de l’emploi et de l’économie.
Mais je crois qu’elle s’est faite aussi en ayant à l’esprit de ne pas trahir l’esprit de ce que sont les Hautes-Alpes : une nature d’exception, des espaces naturels formidables. Il faut que nous soyons pertinents et suffisamment innovants pour venir créer de l’économie sans dénaturer ce qui est notre principal capital : les atouts naturels.
Pour compléter le tableau, des pistes de travail et d’amélioration sont aussi identifiées. Notamment sur le plan de la population : si les Hauts-Alpins n’ont jamais été aussi nombreux, il ne faut pas oublier « le ralentissement de la hausse démographique, la crise du logement et les difficultés d’installation des jeunes actifs », signale l’agence. Pour cela, il faut par exemple étoffer la desserte du territoire et les services à la population, note Yvan Chaix. Enfin, l’agence déclare travailler à favoriser l’installation de nouveaux soignants pour augmenter l’offre de santé.
Patrick Ricou, par ailleurs vice-président du département, précise quelles sont les principales perspectives en termes d’économie pour le département.
Sur l’énergie, on a fait beaucoup, mais il reste beaucoup à faire : le potentiel en matière d’énergies renouvelable des Hautes-Alpes, il est encore phénoménal, donc là, il faut qu’on travaille. On a bien évidemment aussi la perspective des Jeux Olympiques de 2030. Et au-delà des Jeux Olympiques, c’est de construire leur héritage. Ces Jeux Olympiques doivent être aussi un formidable prétexte pour avancer sur des sujets comme la formation, le logement, la structuration de nos filières sportives, l’amélioration de l’accessibilité, qu’elle soit routière ou ferroviaire.
L’agence de développement économique et touristique des Hautes-Alpes est née en 2015 à l’initiative du département et rappelle être une précurseuse en la matière. Ses particularités sont d’être un groupement d’intérêt public, c’est-à-dire d’associer sphères publique (département, intercommunalités, région…) et privées (entreprises, tourisme, syndicats professionnels…), et de regrouper des champs d’interventions divers (tourisme, agriculture, économie, industrie…) pour « créer de l’unité dans l’action et un esprit collectif ».