"L'Engloutie" et "Laurent dans le vent"

Deux films made in 05 salués par la critique au festival de Cannes

Des long-métrages tournés dans les Hautes-Alpes par de jeunes réalisateurs ont fait forte impression auprès de la critique cannoise la semaine dernière. Revue de presse cinéphile.

« L’Engloutie », de Louise Hémon

« L’Engloutie » suit Aimée, jeune institutrice républicaine, envoyée en 1899 dans un hameau enneigé perché près de la frontière italienne, et qui doit vaincre la méfiance des habitants pour éclairer de ses lumières leurs croyances obscures. Alors qu’elle se fond dans la vie de la communauté, un vertige sensuel grandit en elle. Jusqu’au jour où une avalanche engloutit un premier montagnard…

Ce 1er film de la réalisatrice a été projeté dans le cadre de la Quinzaine des cinéastes et est en lice pour la Caméra d’Or.

Le journal Le Monde le qualifie de « quasi-huis clos […] subtil et pulsionnel », « qui [rôde] tout du long à la lisière du visible et de l’invisible », et qui « saisit surtout par la rigueur avec laquelle il se frotte à ce monde rude et ancien ».

Concernant le magazine Vogue, qui lui décerne la palme de « choc sensoriel de ce Festival de Cannes », il s’agit d’une « parenthèse sensuelle en haute montagne », avec « une ambiance romanesque qui subjugue, autant qu’elle inquiète ».

Chez Sofilm on considère que ce long-métrage est « un (presque ?) film de genre au minimalisme magnétique » dont l’«atmosphère envoûtante […] nous emprisonne petit à petit dans une toile bien moins inoffensive qu’elle n’y paraît ». Le magazine salue « une énigme délicieuse, un premier film diablement érotique, suspendu entre superstition et réalité ».

« Laurent dans le vent », du trio Anton Balekdjian, Léo Couture et Mattéo Eustachon

« Laurent dans le vent » met en scène Laurent, sans travail ni logement et qui cherche un sens à sa vie. Le quasi-trentenaire atterrit hors-saison dans une station de ski déserte, celle des Orres, et s’immisce dans la vie des rares habitants qu’il rencontre. Quand les touristes arrivent avec l’hiver, Laurent ne peut plus repartir.

Le long-métrage a été diffusé à Cannes par l’Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID), une programmation distincte de la sélection officielle.

Pour le journal Libération, le résultat est « très réussi » et « trouve le parfait équilibre entre drôlerie et dépression ».

Les Cahiers du cinéma y voient quant à eux « l’un des films les plus importants vus ici jusqu’à présent ».

Enfin, Sofilm retient de son côté « une galerie de personnages joyeusement hétéroclites » et relève que « le film travaille différentes tonalités et se révèle à la fois émouvant, exubérant ou nostalgique ».

Les sorties de ces deux films sont prévues pour la fin de l’année ou le courant de l’hiver 2025-2026.