Des demandeurs d’emploi toujours aussi nombreux, mais ayant plus recourt à l’activité réduite
En France, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A, sans activité, est nettement à la baisse. Au contraire, les personnes cherchant un emploi tout en ayant une activité réduite, en catégories B et C, sont, elles, plus nombreuses. Deux tendances qui s’observent aussi dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et en particulier dans les Hautes-Alpes.
On fait le point sur les derniers chiffres publiés ce mercredi par Pôle Emploi et par la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités, pour le dernier trimestre 2022.
À la fin de l’année dernière, ils étaient moins de 6 000 dans les Hautes-Alpes : le nombre de personnes en recherche d’emploi et sans activité n’était pas descendu sous cette barre depuis au moins 10 ans. La baisse chez cette catégorie A est de presque 6 % sur un trimestre et de 10 % sur un an.
Les catégories B et C comptabilisent quant à elles les demandeurs d’emploi en activité réduite, selon qu’ils travaillent plus ou moins de 78 heures dans le mois. Cette fois-ci, c’est une hausse qui est constatée : de quasiment 10 % en un trimestre, et de 3 % sur un an.
En combinant les trois catégories, le nombre de personnes, en activité ou non, cherchant un emploi dans le département est au total en augmentation de 2 % sur un trimestre. Le chiffre est d’un peu plus de 13 000. À l’échelle de l’année 2022, il est toutefois en diminution de 3 %.
Ces évolutions concernent sans distinction tous les publics, hommes et femmes de tous âges. Seuls les plus jeunes se distinguent légèrement : contrairement à leurs aînés, ils sont un peu plus nombreux à chercher un emploi sans avoir d’activité par rapport au trimestre précédent.
Comment expliquer cette baisse de la catégorie A, et cette hausse des catégories B et C, sur les 3 derniers mois de 2022 ? Sophie Hervier-Zavarro, directrice des agences Pôle Emploi de Gap, Embrun et Barcelonette, livre son diagnostic.
Précisons que le mécanisme de vases communicants est également amplifié par la nouvelle procédure d’actualisation mise en place par Pôle Emploi en 2022, qui prend plus systématiquement en compte les heures d’activité réduite.
Un autre phénomène qui contribue à faire décroître la fameuse catégorie A est l’augmentation des radiations par Pôle Emploi. Au niveau national, elles ont augmenté de 10 % sur un trimestre pour atteindre la proportion record de près de 10 % des sorties fin 2022, selon le journal Le Monde. La hausse des radiations s’observe-t-elle aussi dans les Hautes-Alpes ?
Plus largement, les tendances de la demande d’emploi en région Provence-Alpes-Côte d’Azur sont les mêmes que celles des Hautes-Alpes durant le dernier trimestre 2022. Mais c’est dans notre département qu’elles sont les plus fortes. Sophie Hervier-Zavarro rappelle les spécificités des Hautes-Alpes en termes d’emploi.
Autre particularité des Hautes-Alpes : le taux de chômage y est plus faible qu’aux niveaux régional et national, souligne la directrice, qui donne le chiffre de 6,7 %. Dans le département les demandeurs d’emploi sont donc moins nombreux, mais ils restent au chômage plus longtemps.
Pour terminer, signalons que la nouvelle réforme de l’assurance-chômage entrera en vigueur mercredi prochain 1er février. La durée d’indemnisation sera réduite de 25 % pour les nouveaux demandeurs d’emploi si le taux de chômage est inférieur à 9 %, ce qui est le cas actuellement puisqu’il se situe aux alentours de 7 %.