Crédit photo : pasja1000 / Pixabay

Contrôle du passe sanitaire : certains bars et restaurants s'y refusent

Ils refusent de contrôler les passes sanitaires de leurs clients, comme la loi les y oblige depuis le 9 août : des gérants de bars-restaurants partout en France ont publié un communiqué commun pour protester contre cette mesure qui va à l’encontre, selon eux, de leur rôle d’« accueil ».

70 cafés, bistrots, bars et autres restaurants ont signé ce texte, daté du 3 août dernier. Parmi eux, un établissement haut-alpin, qui emploie trois salariés et deux apprentis. Sa responsable, qui s’oppose donc à l’application du passe sanitaire dans son « lieu de quotidienneté », explique sa démarche. Nous avons choisi d'anonymiser cette personne et avons donc modifié sa voix.

La protection des libertés individuelles est donc la première motivation de ce refus. Deux autres éléments ont également pesé dans la balance.

Voici donc ce qu’il se passe lorsqu’un client franchit la porte de l'établissement.

« J’ai peur », confie également cette gérante, qui souligne en outre que, en tant que restauratrice, « psychologiquement, c’est un fardeau d’être montrée du doigt », alors que les mesures successives annoncées par les autorités pour lutter contre l’épidémie ont, selon elle, « manqué de bon sens, de clarté ». La responsable précise enfin de toute manière ne pas disposer des moyens techniques pour contrôler les passes sanitaires, mais que l’établissement garde en application les mesures barrières que sont la désinfection des lieux et le port du masque « quand les gens le demandent car l’établissement est très ventilé ».

Pour cette Haut-Alpine, l’application du passe sanitaire dans les bars et restaurants va à l’encontre de l’esprit de ces lieux, à savoir la création de lien social.

Les sanctions prévues pour les professionnels sensés appliquer le passe sanitaire et qui ne le contrôlent pas sont une éventuelle fermeture temporaire de leur établissement, voire, si un manquement est constaté à plus de trois reprises dans un délai de 45 jours, un an de prison et 9 000 euros d'amende.

Quant aux salariés des lieux recevant du public, le passe sanitaire sera obligatoire pour eux à partir du 30 août. Tout salarié ne présentant pas de passe sanitaire alors que son emploi l'exige pourra alors voir son contrat suspendu à partir de cette date. Une suspension qui prendra fin lorsque le salarié aura produit « les justificatifs requis », lorsqu'il se verra proposer un autre poste au sein de l'entreprise, ou à la fin de la période d'obligation du passe sanitaire actuellement fixée au 15 novembre. Durant cette interruption, il ne percevra pas de salaire.