Baisse de la population, taux de résidences secondaires… l’INSEE se penche sur les Alpes du sud
Dans une étude publiée le 16 octobre, l’INSEE s’intéresse à la démographie dans les Alpes du sud. Population, résidences secondaires, qualification et revenus des personnes, sept bassins de montagne sont passés au crible dans les Hautes-Alpes et Alpes de Haute-Provence.
Au global, la population diminue depuis 2010 avec quelques contrastes. Si le Grand Briançonnais et le Queyras perdent des habitants, l’Embrunais continue à en gagner nettement au même rythme que les années précédentes tandis que le Champsaur Valgaudemar et Dévoluy, le Guillestrois et le nord des Alpes de Haute-Provence voient leur population stagner. Un fléchissement de la croissance démographique qui s’accompagne d’un vieillissement de la population davantage marqué qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur et qu’en France. En effet, entre 2012 et 2022, l’âge médian s’est élevé de cinq ans dans les bassins de montagne, passant de 44 à 49 ans tandis que cette hausse est de deux ans dans l’ensemble de la région, de 42 à 44 ans. Pourtant, de 1962 et 2022, le nombre d’habitants a progressé de 45 %, une augmentation deux fois plus importante que dans les communes de montagne et comparable à la hausse observée en France métropolitaine.
Un excédent migratoire moins important
La cause de ce fléchissement est double, analyse l’INSEE. Alors que la croissance démographique était majoritairement liée aux arrivées de nouveaux résidents qui excédaient le nombre de départs, l’excédent migratoire a nettement diminué (+ 0,5% entre 1962 et 2010 contre + 0,2% entre 2010 et 2022). De 2016 à 2022, les installations demeurent supérieures aux départs dans les bassins de l’Embrunais, du Champsaur-Valgaudemar et Dévoluy et du Haut-Var-Tinée. Dans le Grand Briançonnais, les arrivées compensent à peine les départs alors que le Queyras perd des habitants au jeu des migrations. Le solde naturel de – 0,2 % contribue négativement à la variation du nombre d’habitants des bassins.
Des inégalités de revenus moins marquées qu’à l’échelle régionale
En termes d’emploi, l’INSEE relève un décalage important entre le niveau d’étude des habitants et la qualification des emplois, 24 % des emplois salariés des bassins de montagne sont occupés par des actifs surdiplômés, contre 18 % dans la région. En effet, les emplois de cadres ou professions intellectuelles supérieures sont toutefois deux fois moins présents dans les bassins de montagne que dans la région. En 50 ans, Les domaines d’activité des emplois occupés localement ont fortement évolué. Le poids de l’agriculture dans l’emploi total des bassins de montagne s’est fortement réduit, passant de 18 % des emplois occupés en 1975 à 4 % en 2022. Cette évolution est davantage marquée que dans la région sur la même période (de 7 % à 2 %).
Côté revenus, l’INSEE observe que les 10 % les plus aisés ont un niveau de vie inférieur que cette même catégorie à l’échelle de la région et inversement pour les 10 % de personnes les plus modestes. Ainsi, les inégalités de revenus sont plus réduites dans les Alpes du sud qu’en Provence-Alpes Côte d’Azur.
Deux logements sur trois en résidences secondaires
L’INSEE s’intéresse enfin au logement et en particulier aux résidences secondaires. Entre 1968 et 2022, du fait notamment du développement du tourisme d’hiver, le nombre de résidences secondaires a été multiplié par sept, contre quatre dans la région. Le nombre de résidences principales a également progressé deux fois moins rapidement. Les résidences secondaires sont ainsi devenues majoritaires dans les bassins de montagne : elles représentent deux logements sur trois depuis les années 1990, contre un sur trois en 1968. Dans le Queyras, elles pèsent encore plus fortement dans le parc immobilier, avec trois logements sur quatre, 69 % dans le Guillestrois, 66 % dans le Champsaur Valgaudemar et le Dévoluy, 61 % pour le Grand-Briançonnais et 50 % dans l’Embrunais.