À la Maison d’Arrêt de Gap, la lecture au cœur de l’action d’insertion des détenus
Le livre dans les centres pénitenciers est l’un des rares loisirs auquel peuvent s’adonner sans limite les détenus. C’est aussi un bel outil d’ouverture sur le monde, d’apprentissage parfois, c’est pourquoi le département des Hautes-Alpes soutient à travers la Bibliothèque Départementale de Prêt la bibliothèque intégrée à la maison d’arrêt de Gap qui a vu le jour en 2018. Mardi 19 octobre 2021, le SPIP – Service Pénitencier d’Insertion et de Probation, le département et l’Agence Régionale du Livre ont renouvelé la convention qui les lie.
Depuis son lancement la bibliothèque de la Maison d’Arrêt était tenue bénévolement. Mais depuis janvier, le SPIP a décidé de salarier une personne pour animer le lieu et sélectionner les quelque 800 ouvrages du catalogue. La bibliothécaire Esther Gonon explique ce qui guide ses choix.
Plus qu’un simple loisir, la directrice du SPIP Cecilia Castelli voit dans la lecture un moyen d’émancipation pour les détenus.
Les bienfaits de la lecture sur les détenus sont difficilement quantifiables. En revanche pour Jeanne Briand, Juge de l’Application des Peines au tribunal de Gap depuis septembre, leur implication dans les activités liées à la bibliothèque ou le rapport des détenus au livre peuvent être « rassurants » voire constituent « des éléments qui peuvent faire pencher la balance » dans le cas où un détenu demande un aménagement de peine.
Le SPIP, en lien avec le précédent Juge de l’Application des Peines avaient d’ailleurs instauré un défi-lecture, permettant aux détenus qui y participaient avec succès de se voir réduire de quelques jours leur détention avec un examen au cas par cas. Ce défi toujours en place consiste en la présentation d’un ouvrage, par exemple sous la forme d’une critique écrite ou d’un dessin.
Et concernant le rôle du département dans cette initiative, Bernadette Saudemont, vice-Présidente des Hautes-Alpes en charge de la Culture, explique que cette convention prévoit un co-financement des deux Départements, du Service pénitentiaire d’insertion et de probation et du Centre national du livre (via l’Agence régionale du livre) pour l’acquisition de nouveaux volumes. Autre volet de ce soutien, il s’engage à mettre à disposition du personnel qualifié pour l’assistance aux acquisitions, la gestion des collections, le catalogage, l’indexation, le désherbage, le récolement des collections, la formation des intervenants bénévoles ou non bénévoles. Il s’engage également à apporter une assistance technique pour l’élaboration des demandes de subvention notamment auprès du Centre national du Livre’’.