Réforme du chômage : les saisonniers davantage précarisés
Dans deux semaines la réforme de l’assurance chômage entre en vigueur. Malgré des nouveautés telles que le versement d’allocations à certains démissionnaires et à certains travailleurs indépendants, une mesure joue en défaveur des demandeurs d’emploi : celle qui concerne l’ouverture et le rechargement des droits. En effet, les conditions d’accès au chômage vont se durcir. Ainsi, il faudra avoir travaillé plus longtemps sur un laps de temps plus court pour avoir droit aux allocations.
Une réforme qui touche tous les demandeurs d’emploi. Et en particulier, c’est le cas des travailleurs saisonniers qui inquiète Jean-Claude Eyraud, président de l’UDESS 05 (Union Départementale de l’économie sociale et solidaire). Ces salariés pourraient désormais éprouver de grandes difficultés à accéder au chômage en dehors des saisons d’hiver et d’été.
Explication avec des exemples concrets.
La réforme pourrait ainsi avoir un impact négatif sur l’économie du département, qui repose en grande partie sur le tourisme. Les employeurs qui recherchent des travailleurs saisonniers pourraient en effet avoir de plus en plus de mal à trouver des candidats. De plus, Jean-Claude Eyraud, qui représente l’économie sociale et solidaire des Hautes-Alpes, estime que ce secteur ne sera pas épargné puisque le tourisme social emploie lui aussi des travailleurs saisonniers.
Le président de l’UDESS 05 a interpellé les députés hauts-alpins à ce sujet début octobre. Selon lui, ceux-ci ne semblaient pas avoir pris la mesure du problème. Joël Giraud a réagit en demandant par courrier à Muriel Pénicaud, ministre du travail, de « rectifier le tir ».
Pour Jean-Claude Eyraud, la solution idéale serait de retarder la mise en application de la réforme, prévue au 1er novembre, pour mener une étude d’impact sur les travailleurs saisonniers, et prévoir des mesures adaptées à leur cas.
Pas de réponse de la part du ministère du travail pour l’instant. Dans l’état actuel des choses, les travailleurs saisonniers seront encore plus précarisés dès cette saison d’hiver.