L'affiche de l'exposition

À Embrun, des artistes voyagent « en utopies » pour imaginer le futur

Quel futur voulons-nous ? À l’Abattoir à Embrun, trois artistes voyagent « en utopies » pour livrer leur vision de l’avenir à Serre-Ponçon. Une exposition qui rentre dans la démarche « Horizon 2050 » de la communauté de communes.

Depuis un an, l’intercommunalité de Serre-Ponçon travaille sur sa planification énergétique. Un processus baptisé « Horizon 2050 ». Présentation par Chantal Eymeoud, présidente de la communauté de communes.

L’objectif est d’avoir une vision claire des actions que nous souhaitons entreprendre pour pouvoir, à horizon de quelques années, être autonome en énergie, et par conséquent valoriser la part d’énergie renouvelable de façon à diminuer au maximum les gaz à effet de serre. Aujourd’hui, on a une consommation qui est proche de 470 à 480 GWh, une production locale d’à peu près 180 GWh. L’objectif, c’est de faire se croiser les courbes pour arriver à environ 350 GWh en production et en consommation.

Chantal Eymeoud

La démarche mêle étude technique, concertation citoyenne et prestations artistiques. Cette dimension culturelle est un prisme supplémentaire pour toucher le public.

Donner à chacun l’idée de s’impliquer, attirer pas seulement à travers des chiffres et des éléments techniques qui parfois n’intéressent personne. La porte d’entrée de l’art et de la culture est vraiment une façon pour les habitants de s’intéresser différemment à l’objectif vers lequel nous souhaitons les emmener. L’art c’est aussi une ouverture culturelle exceptionnelle, c’est une façon aussi d’impliquer les artistes, qui travaillent énormément avec du matériel de récupération. Et puis souvent les messages des artistes sont importants, ils sont écoutés, ils sont suivis.

Chantal Eymeoud

L’exposition « Voyage en utopies » est la dernière étape culturelle de la démarche « Horizon 2050 ». Elle est installée à l’Abattoir à Embrun depuis le 6 août et reste visible jusqu’au 31 août.

Katerina Boudriot l’a réalisée aux côtés de Fabio de Sa et de Julien Claesen.

Notre travail était basé sur les datas. Tous nos œuvres sont faites pour présenter de façon ludique toutes ces problématiques qui sont vraiment profondes. Du coup, on a décidé de faire des choses qui sont colorées. Quand on entre, on a l’impression qu’il y a quelque chose de joyeux, mais quand on approche les œuvres, quand on lit les légendes, il y a toutes ces datas et tous ces constats, et on se rend compte qu’en fait, ce n’est pas si beau, qu’il y a des choses pour lesquelles on doit vraiment réfléchir.

Katerina Boudriot

Les trois artistes ont intégré la technique de la récupération à leur travail.

Chaque fois qu’on avait besoin de quelque chose, on a cherché des solutions pour ne pas acheter mais pour trouver. Du coup, on a toujours fait l’appel aux citoyens, si des gens autour de nous avaient ce dont on avait besoin. On a travaillé très étroitement avec la ressourcerie notamment. Pour nous, c’était une collaboration géniale, c’était super parce qu’on a trouvé plein de trucs là-bas. Comme on est sur place, la plupart des choses que vous voyez dans l’expo, on peut vous expliquer comment ça a été fait, quel matériel on a utilisé.

Katerine Boudriot

Les enfants sont les bienvenus au sein de ces installations au ton fantastique et poétique.

Après avoir réalisé un diagnostic énergétique et élaboré plusieurs scénarios, et avoir appelé les habitants à une soirée débat, à des ateliers de coconstruction, ainsi qu’à des pièces de théâtre, la communauté de communes de Serre-Ponçon s’apprête à clôturer son année de travail.

Rester à tirer la synthèse de ces travaux et à élaborer des recommandations qui seront présentées au public à l’automne.

L’exposition « Voyage en utopies » est à voir à l’Abattoir à Embrun les mardis, jeudis et vendredis après-midi, et les mercredis et samedis toute la journée, en accès libre. Le vernissage est prévu pour ce mardi 20 août à 18h et sera suivi d’une ouverture nocturne.