Un projet immobilier privé d’envergure se profile à Crots
Voilà ce qu’on appelle un projet immobilier de grande ampleur, à l’échelle d’un village de mille habitants. En l’occurrence, celui de Crots.
Un promoteur privé a élaboré deux scénarios d’aménagement, radicalement opposés, dans le lotissement du champs de l’ours. Deux familles souhaitent en effet y vendre quatre parcelles constructibles d’un total de 8 000 m². La zone en question est réservée à la « mixité sociale » selon le PLU, plan local d’urbanisme, ce qui signifie que la moitié au moins des habitations doivent être des logements sociaux.
Jean-Pierre Gandois, maire de Crots, présente les deux possibilités mises au point par le promoteur.
Récapitulons :
- d’une part, la construction de 170 logements sociaux sur 8 000 m², soit l’installation d’environ 500 habitants permanents et donc une augmentation de la population crétorine de 50 % ;
- ou, d’autre part, la création de 130 habitations sur 15 000 m² destinées à des propriétaires, soit environ 150 personnes supplémentaires, dont très probablement une partie de résidents secondaires.
Le projet étant privé, le maire explique que la marge de manœuvre de la commune est très limitée.
Toutefois, Jean-Pierre Gandois ne cache pas être très réservé vis-à-vis du scénario « logements sociaux ».
Dans les Hautes-Alpes, 61 % de la population est éligible au logement social. 26 ménages sont en l’occurrence logés par l’office public de l’habitat des Hautes-Alpes (OPH 05) à Crots. Ces chiffres ont été rappelés par Carole Chauvet, présidente de l’OPH 05, lors d’une réunion publique organisée par la mairie de Crots ce mercredi 8 juin pour présenter le projet immobilier.
Par l’intermédiaire d’un message lu à l’assistance, Carole Chauvet, qui est aussi élue municipale d’opposition à Crots, conseillère départementale et candidate aux élections législatives (LR) sur la deuxième circonscription du département, a fait savoir qu’elle estimait que « la commune de Crots n’a pas la capacité d’accueillir un projet de plus de 50 logements sociaux au même endroit. Cela reviendrait à rassembler dans un même lieu trop de personnes avec des difficultés sociales importantes ». L’élue a souligné l’importance de la « mixité sociale », à savoir que le logement social soit intégré dans un même projet avec du logement privé en locatif ou en accession à la propriété. Par conséquent, Carole Chauvet s’est dite, elle aussi, favorable plutôt à la construction de maisons individuelles.