Télécoms : salariés et usagers seront-ils victimes du contentieux Scopelec-Orange ?

Le secteur des télécoms est en plein bouleversement depuis qu’Orange a décidé de remettre en jeu ses contrats de sous-traitance ces derniers mois. L’un de ses partenaires, Scopelec, se retrouve ainsi en difficulté après la perte d’une partie de ses marchés historiques, et s’est engagé dans une bataille judiciaire qui devrait connaître de nouveaux développements demain. Dans les Hautes-Alpes, la CGT craint des conséquences néfastes pour les employés de ce sous-traitant et pour la qualité du service rendu.

En novembre dernier, la coopérative Scopelec, spécialisée dans les « technologies de télécommunication et les solutions numériques », a été informée de la perte d’une majorité de ses contrats la liant avec Orange, dans le cadre d’un appel d’offre. Selon le journal Le Monde, cette décision devrait impacter plus d’un millier de salariés en France, y compris dans les Hautes-Alpes, et provoquer la perte de 40 % du chiffre d’affaires de l’entreprise.

Après un placement en procédure de sauvegarde à la mi-mars, Scopelec a obtenu de la part du tribunal de commerce de Paris une prolongation de 8 jours de son contrat avec Orange, jusqu’à demain, date à laquelle se déroulera une audience contradictoire. La coopérative réclame un accompagnement financier de la part de l’opérateur télécoms pour l’aider à traverser ces importantes difficultés. Jusqu’à présent, Orange s’y est refusé. Contacté par ram05, l’opérateur explique avoir informé Scopelec de ce non-renouvellement de contrat avec un « préavis de 23 mois […] largement supérieur aux usages et […] au délai […] fixé par la loi. […] Orange a honoré et honore ses paiements dans les délais prévus contractuellement [et] agit en tant qu’entreprise responsable, y compris au plan de la préservation des emplois ».

C’est justement ce dernier point que conteste la branche télécommunications de la CGT dans les Hautes-Alpes, comme le détaille cette syndicaliste ayant souhaité conserver son anonymat.

À ce propos, sollicité par ram05, l’opérateur Orange explique qu’il a « toujours cru fermement aux possibilités de maintien de l’emploi sur le territoire, puisque nous parlons ici de contrats […] déployés localement, qui par nature, resteront sur le territoire. Les entreprises qui ont remporté ces marchés ont besoin de main d’œuvre qualifiée pour assurer rapidement le travail qui leur a été confié, et les postes existants sont autant d’opportunités ouvertes aux salariés de Scopelec […] ».

Des opportunités, certes, sauf que d’après la CGT, les anciens employés de Scopelec dans les Alpes du Sud, chargés de tâches techniques tels que l’entretien du réseau ou le dépannage des clients, devront passer par la case chômage avant de pouvoir être éventuellement embauchés par le nouveau sous-traitant local.

C’est pourquoi le syndicat demande « a minima » l’embauche de ces salariés par la nouvelle entreprise, et pour ceux qui ne le peuvent pas, par Orange, un point sur lequel l’opérateur n’a pas apporté de réponse à ram05.

Enfin, au-delà des conséquences sur les salariés, la CGT redoute également une détérioration de la qualité de service dans les Alpes du Sud.

Une « pression mise sur les entreprises », au niveau « du rendement, du temps, du chiffre », qui aurait également des répercussions sur les conditions de sécurité des salariés, régulièrement non respectées rapporte le syndicat.

Sur ces deux derniers points, dégradation de la qualité de service et des conditions de travail, Orange n’a pas répondu non plus à ram05.