Guerre et nucléaire en Ukraine : à quoi servent les comprimés d’iode ?
Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, certains craignent qu’une des centrales nucléaires du pays soit endommagée et provoque un nouvel accident nucléaire de grande ampleur à l’instar de la catastrophe de Tchernobyl en 1986.
C’est le cas d’Europe Écologie Les Verts 05 qui redoute des dégâts sur un bâtiment ou un entrepôt de déchets radioactifs ou encore une perte de contrôle de réacteurs. Or, en cas d’accident nucléaire, la prise de comprimés d’iode permet de réduire les risques de cancer de la thyroïde. En effet, cet iode dit « stable » sature alors la thyroïde, sur laquelle ne peut plus se fixer l’iode radioactif, volatile et propagé dans l’air.
Dans ce contexte, le parti demande à la préfète des Hautes-Alpes, dans un communiqué du 11 mars, de « prépositionner très rapidement les comprimés d’iodure de potassium au plus près des populations, dans les pharmacies, les mairies ou encore les centres de santé, pour qu’ils soient disponibles et distribués dans un laps de temps le plus court possible ».
Selon l’ordre national des pharmaciens, en France, la distribution d’iode à la population en cas d’urgence est prévue par plusieurs dispositifs, notamment des plans Orsec Iode déclinés dans chaque département. Des stocks sont ainsi réalisés chez des grossistes selon un maillage territorial permettant de les mettre à disposition de la population dans des délais très courts. « Si la situation le nécessitait, les stocks de l’État permettraient une distribution de comprimés à l’ensemble de la population », précise l’ordre des pharmaciens.
Enfin, attention, il est inutile d’ingérer des comprimés d’iode de manière préventive car celui-ci ne se fixe sur la thyroïde que durant un temps limité. « L’acquisition et la prise d’iode stable en précaution par les Français, hors d’une instruction des autorités, n’est pas nécessaire » déclare l’ordre national des pharmaciens.