En difficulté, KTB Radio pourrait délocaliser ses studios hors du Buëch
Quatre ans après son installation à Serres, KTB radio envisage de délocaliser ses studios à Grenoble pour équilibrer son modèle économique, difficilement viable dans le Buëch selon ses fondateurs, qui comptent pour autant préserver son identité.
« KTB Radio, la radio du peuple. » Le slogan est martelé dans les programmes et par son président Cyrille Gollier. Cofondateur de l’association avec Romain Marchand, il a pensé cette webradio comme un outil d’expression pour tous.
Ça ouvre des possibilités de voix, des sujets pas toujours évoqués dans les radios traditionnelles. Par exemple il y a très peu d’émissions qui tournent autour des métiers les plus standards. On a beaucoup d’artisans qui viennent nous raconter leurs métiers, qui sont assez fascinants. Nous on a vraiment voulu s’orienter vers une radio du peuple.
Cyrille Gollier, président et fondateur de KTB Radio
La radio se lance en 2020 en pleine pandémie de Covid 19, au coeur du festival Serres Lez’Arts.
On s’est déguisé et on est allé faire le tour des artistes pour créer des podcasts avec eux. C’est là que l’idée est née, on s’est dit on va monter des statuts indépendants [ndlr : de la maison d’édition KTB Liber] avec la radio.
Sur KTB Radio, pas de flashs ou de journaux quotidiens nourris de faits divers. Ses fondateurs ont cherché à se distinguer des lignes éditoriales déjà existantes.
On a des chroniques enregistrées par nos bénévoles et notre stagiaire, des annonces locales, des appels à projet et des émissions : plusieurs programmes qui tournent autour de l’art et des artistes, des associations, des émissions faites par des bénévoles, le peuple : Balance ta Zik, l’Avis du peuple… des programmes qu’on a sur l’ensemble de la semaine, avec deux à trois émissions par jour.
Au-delà du projet radio et des émissions diffusées, KTB se voit comme un lieu de d’accueil et de convivialité
[L’objectif c’est que] les gens se disent qu’il existe un lieu où ils sont les bienvenus, où ils peuvent venir discuter, proposer des projets et venir s’amuser un peu. C’est toujours chouette de découvrir un studio de radio et de se dire qu’on peut faire quelque chose avec.

En tant que webradio, KTB ne peut bénéficier du Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique, qui représente en moyenne 40 % du budget des radios associatives qui émettent sur les ondes hertziennes. Subventionnée par certaines collectivités locales, le Département et le Fonds de Développement de la Vie Associative, son modèle économique repose en bonne partie sur les cotisations des animateurs et personnes morales qui souhaitent enregistrer leurs émissions (pour un enregistrement « à la carte » : 35 € ; pour un format régulier : 210 € l’année pour les particuliers, 420 € pour les personnes morales).
Aujourd’hui, le nombre de conventions passées pour des productions d’émissions ne permet pas d’équilibrer le budget, explique Cyrille Gollier.
Avec nos comptes associatifs et personnels on a de quoi tenir les hébergements et continuer à diffuser en webradio. Par contre, on a dû négocier un loyer gratuit avec la mairie, quitter nos locaux actuels pour récupérer un local au sein de l’écomusée. On attend des réponses à des demandes de subventions mais on réalise que notre modèle économique n’est pas viable dans le Buëch. Il est donc envisagé que KTB Radio délocalise ses studios en ville d’ici 2026.
KTB Radio en appelle au soutien de ses auditeurs et des personnes qui défendent le projet avec une campagne de dons lancée sur Helloasso et Stripe.