Une trentaine de caméras de vidéosurveillance installées dans les rues d’Embrun
Une nouveauté à Embrun : la commune se dote d’un réseau de caméras dans l’espace public.
Près d’une trentaine de caméras, 29 exactement, sont opérationnelles depuis environ trois semaines.
Ce réseau de « vidéoprotection » et de « vidéosurveillance » (les deux termes sont utilisés par la municipalité) complète une présence humaine en centre-ville et au plan d’eau, explique la maire Chantal Eymeoud.
C’est un dispositif qui vient en complément du travail de médiation, que nous allons poursuivre et qui est extrêmement utile. C’est la première étape, il faut une présence humaine sur le terrain, mais parfois ça ne suffit pas.
Chantal Eymeoud
Les caméras visent à protéger « les biens et les personnes », assure la maire.
Chantal Eymeoud admet cependant qu’il s’agit surtout de rassurer certains habitants.
C’était attendu par une grande partie de la population. On n’a pas d’augmentation particulière de la délinquance qui reste ici nettement inférieure à la moyenne nationale, on est dans un territoire plutôt apaisé. Mais c’est un dispositif qui à la fois rassure et dissuade.
Chantal Eymeoud
Les lieux d’implantation des caméras ont été choisis par la gendarmerie en fonction des risques d’« incivilité ». Ils se répartissent de la manière suivante :
– 6 aux alentours de la gare
– 9 dans le centre ancien
– 1 dans le jardin de l’archevêché
– 4 sur l’espace Delaroche et dans le jardin du Roc
– 2 avenue Pierre et Marie Curie
– 1 au rond-point du pied de ville
– et 6 au plan d’eau.
Selon la municipalité, les images ne sont pas visionnées en direct, mais stockées durant 30 jours et accessibles a posteriori en cas de besoin. Elles sont centralisées en mairie et visionnables uniquement par la maire, le 1er adjoint, la gendarmerie et la police municipale, pour une enquête par exemple, ou bien encore pour retracer le parcours d’une personne disparue.
L’opération a coûté 112 500 € HT, et a été financée à hauteur de près de 50 % par la région et d’environ 30 % par l’État, soit environ 23 000 € d’apports propres par la commune.
La gendarmerie nationale a salué ce dispositif qui sera utile selon elle en termes de « protection », de « dissuasion » et d’« investigations ».
Pour compléter, signalons que dans ses travaux publiés en 2018, le sociologue et directeur de recherche au CNRS Laurent Mucchielli concluait que « l’aide qu’apporte réellement la vidéosurveillance à la police et la gendarmerie concerne entre 1 et 3 % de leurs enquêtes », et questionnait donc la pertinence de ce genre d’investissement.