Une prostate géante devant l'hôpital de Gap pour sensibiliser au risque de cancer

Jusqu’à 17h aujourd’hui, vous avez l’occasion de vivre une expérience assez singulière : visiter une prostate géante. Elle se situe à Gap, devant l’hôpital. Celui-ci organise une journée de sensibilisation au cancer de la prostate.

Le mois de novembre est traditionnellement dédié à la communication autour des maladies masculines, dans le cadre de l’opération « Movember », contraction de « moustache » et « november ». À Gap, le CHICAS, centre hospitalier intercommunal des Alpes du Sud, a choisi de se concentrer sur le cancer de la prostate, le plus fréquent chez les hommes en France, et même dans la population générale.

La prostate est un organe masculin de la taille d’une châtaigne, qui se situe sous la vessie, en avant du rectum. Elle englobe l’urètre, un canal qui permet d’évacuer l’urine et le sperme. Cette localisation peut conduire à des difficultés à uriner lors d’une hypertrophie bénigne de l’intérieur de la prostate. Le cancer, lui, se développe plutôt sur la périphérie.

C’est ce que les Gapençais peuvent visualiser sur la sculpture gonflable géante installée sur le parvis de l’hôpital. Visite guidée avec le docteur Benamar Soulimane, chef du service urologie.

Le dépistage du cancer de la prostate "fait l’objet de débats par la communauté médicale et scientifique internationale", et "il est important de disposer d’une information complète sur les avantages et inconvénients [de ces] examens et de leurs conséquences", selon l'Institut National du Cancer et l'Assurance Maladie. Dans tous les cas, le dépistage s'adresse aux hommes à partir de 50 ans, ou 45 ans en cas d’antécédents familiaux, précise le docteur Soulimane. Il consiste en une analyse sanguine complétée par un toucher prostatique, voire une IRM et un prélèvement par biopsie en cas d’anomalie.

Plus le diagnostic est effectué tôt, plus le traitement est efficace. Le taux de survie est actuellement de 95 % cinq ans après le diagnostic. Benamar Soulimane précise les méthodes de traitement possibles.

L’hôpital de Gap est doté d’un robot d'assistance chirurgicale depuis 2017. En pratique, le chirurgien dirige la machine à l’aide de joysticks et de pédales, pour des interventions en urologie, gynécologie et chirurgie digestive. Dans le cas de l'ablation d'une prostate cancéreuse, cette innovation technologique a l'avantage d'être moins invasive qu'une opération classique, de réduire la durée d’hospitalisation, et de diminuer les séquelles en termes de troubles érectiles et d’incontinence urinaire, selon le docteur Soulimane. Pour la direction du CHICAS, ce robot constitue donc un argument attractif en faveur de l'hôpital de Gap pour les patients, mais également pour le recrutement de soignants. Il devrait, à terme, être partagé avec d'autres services du groupement hospitalier de territoire des Alpes du Sud.

Du côté du patient, l’ablation de la prostate, solution fréquente en cas de cancer, provoque une disparition de l’éjaculation mais pas systématiquement du plaisir sexuel.

D'après la direction du CHICAS, un robot chirurgical comme celui dont est doté l’hôpital de Gap se chiffre à environ 1 à 1,5 millions d’euros, et son utilisation représente un surcoût de 1000 à 1500 € par opération pour l’hôpital. Une centaine de patients sont soignés chaque année pour un cancer de la prostate à Gap.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur le stand installé dans le hall de l’hôpital de Gap d’ici ce soir.