Traversée des Alpes en moins de 8 jours : le record de la Haut-Alpine Iliana Popik
La traileuse Haut-Alpine Iliana Popik s’était fixé comme défi d’accomplir la Grande Traversée des Alpes en moins de 8 jours, c’est désormais chose faite. La performance constitue un record féminin sur ce parcours.
À 28 ans, Iliana Popik, interne en pédo-psychiatrie à Gap, est une débutante très prometteuse dans le domaine de l’ultra-trail. À son palmarès 2024 figurent déjà quatre victoires : le Snow Trail du Queyras, le Ceven Trail, dans les Cévennes, le trail de la Circaète, en Haute-Savoie, et la Trans’Ecrins, à Vallouise.
Mais la sportive apprécie aussi les courses en solitaire, comme en témoigne sa traversée de la Corse seule en 72 heures sur le GR20 en septembre dernier. Pourquoi ne pas réitérer donc l’expérience dans les Alpes ?
Un nouveau défi relevé en cette fin juillet. Iliana Popik s’est élancée du Lac Léman, à Thonon-les-Bains, le dimanche 21, et a atteint la Méditerrannée, à Nice, dans la nuit du dimanche 28 au lundi 29, en suivant le GR5.
Bilan : 7 jours et 20 heures pour accomplir les 635 km et 35 000 m de dénivelé.
Iliana Popik devient ainsi la première femme à établir un temps de référence sur la Grande Traversée des Alpes. La performance a été officiellement validée sur le site FKT, Fastest Known Time. Pour comparaison, le record masculin sur ce parcours est de 6 jours et 6 heures.
Je suis très contente parce que mon objectif c’était moins de 8 jours. Je suis très satisfaite et fière de ne pas avoir abandonné malgré beaucoup de coups durs.
De cette épreuve, la sportive retient de « magnifiques paysages », une expérience « enrichissante », car « courir pendant 8 jours d’affilée ça fait beaucoup réfléchir », et des moments « très difficiles ».
Déjà, les deux premiers jours, j’ai eu beaucoup de pluie. Du coup, pas de visibilité, peu de randonneurs, donc assez seule, puis toutes les affaires mouillées. Donc ça, ça a été un gros coup dur, le premier. Ensuite, le deuxième, ça a été d’avoir mal évalué une des journées. Du coup, le soir, je n’ai pas pu arriver à temps pour dormir à l’hôtel que j’avais réservé. J’ai donc fait une nuit blanche : j’ai couru toute la nuit, et je suis même arrivée en retard le lendemain pour commencer mon étape. Ensuite, je devais avoir un ami qui devait m’accompagner sur les 4 derniers jours, et finalement il a abandonné et ne m’a accompagnée qu’un jour. Ça, ça a été très dur aussi.
Mais les bons souvenirs ne manquent pas non plus.
La plupart des paysages m’ont marqués, et j’ai quand même un bon souvenir du Parc National de la Vanoise que j’ai trouvé vraiment magnifique. Le Queyras, je le connaissais déjà donc je savais que ça allait être ma partie préférée. J’ai aussi eu énormément de soutien de la part de plein de personnes, même des personnes que je ne connaissais pas et ça, ça m’a énormément touchée. J’ai eu de l’aide de certains amis et il y a eu une personne aussi qui m’a accompagnée sur un jour et demi sur les dernières étapes, ce qui m’a énormément aidée.
Pour l’instant, la Haut-Alpine « ne pense pas courir pendant au moins deux semaines », et se laisse le temps de « digérer, réaliser et prendre du recul ». Avant de se lancer peut-être dans un nouveau pari.