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Transferts de lits, dette : quel avenir pour l’hôpital d’Embrun ?

Une quinzaine de lits de l’EHPAD Lou Village à Embrun pourrait être affectée à l’Unité de Soin Longue Durée de l’hôpital, voire l’ensemble de l’USLD à terme. Pour comprendre la réorganisation en cours, il faut remonter à la création de l’établissement.

Dès la mise en service de Lou Village, faute de moyens humains et financiers affectés à l’établissement, l’Agence Régionale de Santé n’avait pas accordé les agréments nécessaires pour accueillir des personnes fortement dépendantes (catégories « GIR 1 et GIR 2 »). Malgré cela, l’EHPAD a longtemps accueilli des personnes dépendantes, si bien que cela avait fini par rentrer dans les habitudes. Mais l’affaire des agressions sexuelles, révélée par Le Dauphiné en août dernier et qui avait fait l’objet d’une véritable omerta depuis 2011, a contraint l’Agence Régionale de Santé a intervenir, car le résident visé par ces accusations appartient justement aux catégories GIR 1/2. Les explications de Françoise Porciero, de la CFDT de l’hôpital d’Embrun.

Cela fait 7 mois maintenant que l’EHPAD a du renoncer à accueillir des personnes appartenant aux catégories GIR 1 et 2. Pour Françoise Porciero, on assiste simplement à un retour à ce qu’aurait toujours du être la mission de l’EHPAD.

Depuis, les nouvelles demandes d’hébergement de personnes répondant aux critères des EHPAD ne sont pas suffisantes pour remplir les lits disponibles, un peu plus d’une dizaine de lits sont donc vacants. Ce sont ces lits que la direction de l’hôpital souhaite affecter à l’Unité de Soin Longue Durée.

Or l’hôpital d’Embrun, actuellement déficitaire, tente de retrouver un équilibre budgétaire. C’est pourquoi la CFDT s’inquiète de ce transfert de lits, qui pourrait s’inscrire dans un projet de migration de l’ensemble de l’Unité de Soin Longue Durée sur l’EHPAD, impliquant à terme la suppression de trente lits d’EHPAD. Françoise Porciero juge cette décision trop précipitée.

Au-delà du dimensionnement de l’hôpital vis à vis des besoins réels de la population, Françoise Porciero estime que c’est son manque d’attractivité qui peut expliquer son déficit. L’état, a annoncé récemment le déblocage de 10 milliards d’euros sur trois ans pour les hôpitaux, la CFDT y voir une opportunité d’effacer la dette de l’hôpital d’Embrun, afin d’engager la construction d’un nouvel établissement, plus attractif.

Une réunion exceptionnelle du Conseil de Surveillance de l’hôpital d’Embrun a été programmée pour vendredi, un rassemblement est prévu par la CFDT devant l’hôpital à 12h30, elle appelle citoyens et élus à se mobiliser pour exiger :

– la reprise de la dette

– le financement d’un nouvel hôpital

https://c.ledauphine.com/encadres/2019/09/04/ce-que-l-on-sait-de-l-affaire