« Rêver » et « agir », les mots d’ordre du théâtre La Passerelle pour 2020-2021
Après une longue période à l’arrêt, le théâtre la Passerelle à Gap prévoit son grand retour sur les planches. Un retour en force, car la saison sera dense.
Il y a quelques mois, le directeur de la Passerelle Philippe Ariagno envisageait une saison 2020-2021 plus légère, pour soulager les équipes du théâtre après plusieurs saison très remplies. Ce souhait restera finalement un vœu pieu car la saison artistique 2020-2021 s’annonce au moins aussi dense que la précédente ; pas moins de 32 créations, des résidences d’artistes et le festival « Tous Dehors Enfin » reporté à l’automne, dont le titre résonne furieusement avec l’actualité.
Si le monde des insectes s’est invité sur les supports de communication du théâtre, c’est qu’ils incarnent l’esprit de la programmation. La nature, la forêt, le faire-ensemble, mais aussi une population d’oubliés qui joue un rôle fondamental pour la biodiversité et l’équilibre des systèmes écologiques et dont on se soucie pourtant très peu.
Les considérations écologiques et sociales seront régulièrement convoquées dans la programmation sous diverses formes. Le théâtre, la danse, le cirque, la magie, les marionnettes plongerons tantôt les spectateurs dans un futur ultra-connecté à la limite de l’absurde, dans le récit d’une enfant sauvage recueillie par des humains, ou encore questionnerons le refus et la désobéissance civile à travers le mythe d’Antigone…
Philippe Ariagno est directeur de La Passerelle, il prend le pouls de la création dans le spectacle vivant depuis des années. Il a vu une évolution dans les thématiques traitées par les artistes.
Les artistes doivent « reboiser nos imaginaires »
Mis en lumière par la pandémie de Covid 19, les enjeux écologiques ont-ils imprégné le spectacle vivant ? Pour Philippe Ariagno, « les artistes ont toujours été plus mobilisés sur les combats sociaux, mais aujourd’hui les lignes bougent ». Peut-être parce qu’on assiste depuis 2019 à une convergence des luttes sociales et environnementales ?
Ceci étant, « les artistes devraient encore être plus présents sur ces questions-là » estime le directeur, et le rôle qu’ils ont à jouer ne se résume pas à la dénonciation ou à la prise de conscience. Les artistes doivent contribuer à « reboiser nos imaginaires », conclut Philippe Ariagno , empruntant l’expression du metteur en scène Etienne Saglio, qui donnera son spectacle « le bruit des loups » à La Passerelle en mars 2021.
En somme, « reboiser nos imaginaires » pour « rêver » et « agir ». Deux mots qui figurent sur le visuel de présentation de cette nouvelle saison.
Saison qui débutera le 3 octobre par le traditionnel concert d’ouverture, avec David Walters, trio de soul-créole et à partir du 30 juin, les réservations pour l’ensemble de la saison seront ouvertes, par téléphone ou en ligne ou à la billetterie du théâtre.
Le théâtre La Passerelle :
http://www.theatre-la-passerelle.eu/