Tourisme : un bon hiver mais des craintes sur les dépenses énergétiques toujours présentes
Malgré l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat, malgré des conditions d’enneigement peu favorables, les stations haut-alpines « tirent bien leur épingle du jeu » a indiqué l’Agence de Développement des Hautes-Alpes au lendemain des vacances d’hiver. Une problématique demeure : la hausse des coûts de l’énergie qui impacte de manière inégale les domaines skiables.
La saison d’hiver se joue essentiellement sur les quatre semaines qui viennent de s’achever. Après deux années impactées par la pandémie de Covid, l’hiver 2023 s’apparentait à celui de la dernière chance pour redresser la barre dans certaines stations. Le bilan des vacances d’hiver est plutôt de nature à rassurer les stations qui en plus de subir une hausse des coûts auraient pu accuser une baisse de fréquentation significative en raison de conditions d’enneigement contrastées.
Au final, l’Observatoire National des Stations de Montagne a noté au niveau national « une belle performance au regard du contexte général ». 82 % de taux d’occupation, soit un recul de 5 à 6 % – selon l’altitude des stations – par rapport à 2022. Dans les Hautes-Alpes, la tendance est similaire. Et satisfaisante selon Yvan Chaix, le directeur de l’Agence de Développement des Hautes-Alpes.
La station de Serre-Chevalier […] a accueilli quelques 25 000 skieurs par jour sur cette période.
Yvan Chaix, directeur de l’Agence de Développement des Hautes-Alpes
Yvan Chaix assure que l’ensemble des stations ont obtenu de bons résultats, avec des premières estimations de la consommation jugées « rassurantes » au regard du contexte inflationniste. Et ce malgré des conditions de neige très variables selon les massifs. Les stations qui ont bénéficié d’un bon enneigement ont eu une fréquentation encore plus soutenue que les années précédentes, explique le directeur de l’Agence de Développement, qui estime par ailleurs que la météo clémente a beaucoup joué sur la consommation touristique. Un constat selon lui particulièrement marqué lors des vacances de la zone B, l’académie d’Aix-Marseille. Enfin, Yvan Chaix souligne que depuis 2014 les Hautes-Alpes gagnent en parts de marché, en particulier sur la saison d’hiver. Chiffre d’affaire attendu sur ces quatre semaines dans le département. 350 à 400 M€ contre 367 M€ l’année dernière.
Reste à mettre en face les dépenses qui ont souvent explosé en raison des coûts de l’énergie dans les stations qui ont renouvelé récemment leur contrat d’accès à l’énergie. La survie de certains domaines skiables tient à ce paramètre… et aux aides qu’apportera le gouvernement.
Les préoccupations demeurent, [les hausses des coûts de l’énergie] rattraperont d’autres stations dans les mois qui viennent puisque les contrats sont renégociés de façon périodique et ceux qui n’ont pas été victimes d’une hausse importante le seront demain.
Yvan Chaix, directeur de l’Agence de Développement des Hautes-Alpes
Au niveau national, l’Observatoire National des Stations de Montagne relève une consommation davantage tournée vers les activités hors ski, tandis que les commerces et les restaurants ont constaté une stabilité de la consommation des vacanciers, déjouant ainsi les craintes liées à l’inflation.