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Remplissage du lac de Serre-Ponçon : "c'est maintenant que tout va se jouer", selon EDF

Il ne vous aura pas échappé que l’hiver a été particulièrement sec. Une problématique qui impacte directement le barrage de Serre-Ponçon, puisque ce dernier doit actuellement fournir de l’eau d’irrigation en aval, tout en accumulant assez de volume pour les usages touristiques de l’été. Comment le manque de précipitation impacte-t-il la gestion du lac de Serre-Ponçon ? Le point auprès d’EDF, gestionnaire de la retenue.

Depuis sa construction il y a 60 ans, le barrage de Serre-Ponçon remplit différents usages. D’après son cahier des charges, EDF doit assurer tout d’abord de la production d’électricité, qui peut atteindre 2000 mégawattheures instantanés, soit la puissance de 2 réacteurs nucléaires, en incluant tous les aménagements sur la Durance. Ensuite une alimentation en eau potable et en eau d’irrigation en aval, jusque dans les Bouches-du-Rhône. Et enfin la régulation des crues, grâce à un rôle de tampon de la part de la retenue. Par ailleurs, s’est rajoutée plus tard une convention de partenariat avec le SMADESEP, syndicat mixte d'aménagement et de développement de Serre-Ponçon, qui impose un remplissage maximal début juillet pour permettre des pratiques de loisir.

Différents usages donc, forcément dépendants des volumes de précipitations. Des précipitations qui, justement, se sont faites rares ces derniers mois. EDF estime ainsi que la situation actuelle équivaut à 70 % d’une année dite « normale » en termes d’apports en eau. La douceur de l’hiver a toutefois permis de contrebalancer ce déficit, puisque la sollicitation en électricité pour le chauffage a été « modeste ».

Le remplissage de la retenue de Serre-Ponçon a donc pu être anticipé très tôt. C’est ce qu’explique Franck Belotti, directeur adjoint d’EDF Hydro-Méditerranée.

Suite à ce parti pris de privilégier le remplissage à la production d’électricité, le lac de Serre-Ponçon se révèle plus rempli aujourd’hui que d’habitude à la même période. Ce lundi 4 avril, sa cote est de 769 mNGF, soit 11 mètres en-dessous du niveau optimal à atteindre au 1er juillet.

La cible de 780 mNGF pourra-t-elle être atteinte à temps ? « On est bien partis », estime Franck Belotti, mais une part d’incertitude demeure.

Bref, « c’est maintenant que tout va se jouer », conclut le directeur adjoint d’EDF Hydro-Méditerranée.