Pastoralisme : Il y a un loup ?
Brebis, tracteurs et agriculteurs ont déserté la préfecture à Gap cette nuit. Mobilisés depuis lundi soir pour manifester leur ras-le-bol face aux attaques de loups, ils ont préféré quitter les lieux plutôt qu’être délogés par les forces de l’ordre. Pour autant, la colère ne faiblit pas chez ces éleveurs. Après les deux réunions hier entre les syndicats FDSEA 05, JA 05, la préfète des Hautes-Alpes, et le préfet référent loup, et après la rencontre au niveau national entre la ministre de la transition écologique et la présidente de la FNSEA, les agriculteurs mobilisés se déclarent toujours insatisfaits.
On écoute Sandrine Hauser, secrétaire générale de la FDSEA 05.
C’est le plan loup qui réglemente la gestion de ce prédateur et qui est censé préserver à la fois cette espèce strictement protégée, revenue depuis 30 ans en France, et le pastoralisme. L’association nationale Ferus qui protège les grands prédateurs en France dont le loup, suit ce dossier de près et a participé à l’élaboration du plan loup. Patrick Boffy est le vice-président de l’association chargé du pastoralisme. Il explique l’évolution du plan loup, et souligne que la France n’est pas dans la légalité en autorisant de tuer des loups à si grande échelle.
Comment bien protéger un troupeau ? Réponse avec Patrick Boffy.
La protection des troupeaux n’est pas optimale actuellement, alors que des aides financières sont destinées de la part de l’État aux éleveurs pour les soutenir dans ce sens.
Cependant, pour Patrock Boffy, si l’État donne de l’argent aux éleveurs, il ne les accompagne pas assez en pratique pour mettre en place correctement les mesures de protection.
Les syndicats réclament de pouvoir effectuer des tirs de défense en zone cœur de Parc National. Mais selon Patrick Boffy, tuer des loups est inefficace, voire contre-productif.
Ferus et d’autres associations ont récemment attaqué au conseil d’État le dernier arrêté ministériel qui autorise de tuer 19 % de la population lupine française, soit une centaine de loups, quand bien même l’étude commandée par le gouvernement l’année dernière concluait à un taux maximal de prélèvement de 12 % pour conserver correctement l’espèce.
Pouvoir tuer plus facilement des loups, c’est bien ce que demande la FDSEA 05. Sandrine Hauser, secrétaire générale, expose ses arguments et balaie d’un revers de la main ceux de l’association Férus.
Quant aux mesures de protection préconisées par l’association Ferus, elles sont déjà appliquées et se révèlent insuffisantes selon Sandrine Hauser.
La préfecture a annoncé que la brigade loup de l’office national de la chasse et de la faune sauvage est arrivée ce matin dans les Hautes-Alpes. Elle va consacrer son activité exclusivement à ce département pendant les 15 prochains jours, en bordure de la zone cœur du Parc National, en tuant des loups.
De plus, une réunion va se tenir dans les prochains jours au niveau national entre les représentants du monde agricole, les associations de défense de l’environnement et les représentants des Parcs Nationaux, pour aborder la question du pastoralisme dans les zones cœur des Parcs.