Les manifestants français ont rejoint les cortèges italiens devant les locaux de la PAF. Crédit : RAM.

Montgenèvre : manifestation de Tous migrants pour démilitariser la frontière

Le 6 mars 2021, à Montgenèvre, le collectif Tous migrants organisait une manifestation pour défendre le droit d’asile et demander la démilitarisation de la frontière franco-italienne.

Protéger les vies humaines plutôt que les frontières. C’est le message qu’a fait passer le collectif Tous migrants lors de la manifestation organisée le samedi 6 mars 2021 à Montgenèvre. Militants, bénévoles et citoyens : ils étaient environ 400 réunis aux abords de la frontière franco-italienne pour dénoncer le non respect des droits fondamentaux des exilés, et notamment le droit de demander l’asile en France. Ils réclamaient aussi que les maraudeurs, qui vont porter secours aux exilés en montagne, ne soient plus entravés par les forces de l’ordre et la justice.

Après un temps de sensibilisation, des cortèges italiens ont rejoint les manifestants français devant les locaux de la police de l’air et des frontières – dite la PAF – pour former un « pont d’humanité ». On écoute à ce propos Stéphanie Besson, co-présidente de Tous migrants.

Refouler plutôt que secourir

Mais la revendication majeure de Tous migrants est la démilitarisation de la frontière franco-italienne, où les effectifs de la PAF sont passés de 50 à 120 personnes à la fin de l’année 2020. Selon Stéphanie Besson, des forces d’autres unités de police et de gendarmerie ont aussi été déployés à la frontière.

Pour Tous migrants et les autres associations de soutien aux exilés, la militarisation de la frontière provoque notamment la mise en danger des personnes souhaitant passer la frontière. Les traques et les refoulements illégaux incitent les exilés à choisir des chemins de plus en plus dangereux. Ils prennent donc le risque de se perdre en montagne, le plus souvent en pleine nuit et alors qu’ils n’ont aucun équipement adapté.

Les manifestants reprochent aux agents de la PAF de faire le choix du refoulement, plutôt que d’intervenir pour porter assistance aux exilés. D’après les associations, ils y sont pourtant obligés par le Code de déontologie de la police et de la gendarmerie, ainsi que par l’article R434-19 du code de la sécurité intérieure. Ce-dernier stipule que les agents des forces de l’ordre « intervien[nent] de [leur] propre initiative, avec les moyens dont il[s] dispose[nt], notamment pour porter assistance aux personnes en danger ».

« La France digne qu’on veut »

Stéphanie Besson a également dénoncé les effectifs renforcés des forces de l’ordre lors de la manifestations.

Les manifestants ont appelé les agents des forces de l’ordre à faire preuve de bon discernement, d’humanisme et de dignité pour ne pas mettre des vies en danger. Et Stéphanie Besson de scander au micro : « Vous représentez la France et c’est la France digne qu’on veut. »