Féminiser les métiers techniques
L’association « Les entreprises pour la cité » organise le 11 octobre à Gap une matinée dédiée à la féminisation des métiers techniques. Ce à la demande des entreprises elles-mêmes qui ont du mal à recruter.
Sans emploi ou déjà en poste, jeune ou plus âgée, toutes les femmes désireuses de faire bouger les lignes ou juste de trouver un emploi sont les bienvenues le 11 octobre 2022 à la Chambre de commerce et de l’industrie des Hautes-Alpes à Gap. Pour faire tomber les stéréotypes de genre, trois grandes entreprises Adecco, Veolia et Dautremer charpente couverture interviendront lors d’une table ronde. Elles seront représentées par des femmes occupant un métier technique. Puis les entreprises tiendront des stands, afin de procéder à des entretiens personnalisés.
On pense aux conductrices d’engin, conductrices de travaux dans le BTP, mais il peut aussi s’agir de postes dans le recyclage, l’ingénierie des sols, l’assainissement de l’eau, etc. Autant de métiers en tension. Cette matinée a d’ailleurs été organisée par l’association « Les entreprises pour la cité », un réseau créé en 1986 par de grands patrons, à la demande des entreprises elles-mêmes.
Ce sont des entreprises qui ont de grosses difficultés de recrutement, on est sur 5000 postes à pourvoir dans l’industrie.
Camille Jean, directrice Provence de l’association « Les entreprises pour la cité »
L’une des intervenantes, Vanessa Chantriaux, 35 ans, est chargée d’affaire dans une société de métallerie et de charpente acier. Elle travaille en atelier et se rend chaque semaine sur les chantiers qu’elle suit. Elle nous décrit son métier.
Dans le bâtiment, on compte 12 % de femmes selon des chiffres de 2020 de l’observatoire des métiers du BTP, mais parmi ces 12 %, beaucoup travaillent en fait dans les bureaux : 45 % ont un poste de techniciennes ou d’employées, 20 % sont cadres, et seulement 1,6 % travaillent sur les chantiers. C’est aussi ce que constate Vanessa Chantriaux dans la métallerie.
On trouve beaucoup de représentantes féminines au niveau du secrétariat, de la comptabilité, mais sur les postes techniques tels que la conduite de travaux ou les négociations commerciales et le suivi techniques, on n’est pas nombreuses.
Vanessa Chantriaux, chargée d’affaire dans une société de métallerie et de charpente acier
Comment expliquer cette faible présence des femmes dans ces métiers techniques ?
Les métiers de la technique ont été dévalorisés en général, que ce soit pour les femmes ou pour les hommes. C’est encore pire pour les femmes, parce qu’on ne pense absolument pas à nopus orienter dans ces voies là.
Vanessa Chantriaux
Après un bac scientifique, Vanessa Chantriaux se destinait elle à l’origine à une carrière de vétérinaire. Le déclic a été personnel.
Pas question pour autant d’envoyer des femmes au casse-pipe dans des environnements majoritairement masculins, qui pourrait se révéler hostiles. L’association « Les entreprises pour la cité », également organisme de formation, effectue un travail en amont dans les écoles pour lutter contre les stéréotypes. Mais également avec les entreprises, en les formant à recruter sans discriminer et à lutter en interne contre les agissements sexistes. Camille Jean, directrice Provence de l’association
C’est dès le plus jeune âge qu’il faut sensibiliser et casser ces stéréotypes.
Camille Jean
La matinée est ouverte au public : rendez-vous mardi 11 octobre 2022 de 9 heure à midi à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), 16 rue Carnot à Gap.