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Diabète : journée d’information sur une maladie « silencieuse et sournoise »

Le nombre de personnes atteintes de diabète augmente rapidement, au point que cette maladie est considérée comme une « épidémie mondiale » par l’OMS, l’organisation mondiale de la santé. La prévention et le dépistage sont indispensables pour la contenir, car la pathologie s’installe silencieusement dans l’organisme. Dans le cadre de la journée mondiale qui lui est consacrée le 14 novembre, une journée de sensibilisation est organisée jeudi à l’hôpital de Gap.

Deux millions : c’est le nombre de morts imputées au diabète dans le monde en 2019, selon l’OMS. Le nombre de personnes atteintes de cette maladie a plus que quadruplé en quarante ans, dépassant actuellement les 460 millions d’adultes. Une augmentation plus rapide « dans les pays à revenu faible ou intermédiaire », précise l’organisation.

En France, « le nombre de personnes diabétiques progresse rapidement avec le vieillissement de la population et l’augmentation de l’espérance de vie des diabétiques », signale le ministère de la santé. Au niveau national, plus de 4 millions de personnes étaient identifiées comme diabétiques en 2021.

Eric Tamain, président de la branche Alpes du sud de l’association française des diabétiques, décrit le diabète de type 2, le plus courant avec plus de 90 % des cas.

Le diabète est une maladie de la sédentarité et de la malbouffe. Il se définit par un surplus de glucides, qui correspondent à l’alimentation en céréales raffinées, et également aux produits qui ont un goût sucré. C’est ce surplus de consommation qui fait monter la glycémie dans le sang et crée une défaillance de notre hormone, l’insuline, qui gère cela normalement naturellement.

Les malades sont de plus en plus jeunes et peuvent être repérés dès l’âge de vingt-cinq ans, s’alarme Eric Tamain, qui précise le public à risque vis-à-vis du diabète de type 2.

C’est une pathologie héréditaire, donc si on a déjà dans notre famille un diabétique de type 2, cela peut être direct ou indirect, parent, oncle, tante, etc., et que l’on combine ça avec malbouffe, surpoids et tabac, on a un grand risque de contracter le diabète.

Par ailleurs, femmes et hommes sont inégaux face au diabète, signale le bénévole. C’est justement la thématique de la journée mondiale du diabète 2024.

Les hommes vont être touchés par de l’insuffisance rénale, et également par des plaies des pieds qui sont compliquées à soigner. Il faut savoir que la seconde cause d’amputation reste encore les personnes touchées par le diabète, sur des plaies qui s’infectent et créent une gangrène. Les femmes ont la chance jusqu’à la ménopause d’être plus ou moins protégées de l’arrivée du diabète. Par contre à la ménopause, les hormones qui les protègent disparaissent.

Aujourd’hui, le diabète est « une pathologie qui se soigne très bien, mais l’idée c’est de ne pas devenir diabétique » ajoute Eric Tamain. En effet, la maladie ne se soigne pas uniquement avec des médicaments, le patient doit également adapter son « mode de vie », à savoir « reprendre de bonnes règles hygiéno-diététiques : s’enlever de la sédentarité, manger de tout de façon variée et équilibrée, et psychologiquement arriver à être bien dans sa vie pour pouvoir gérer cette pathologie » précise le bénévole.

Or, la difficulté est que le diabète est une maladie « silencieuse et sournoise », souvent détectée lorsqu’elle a déjà causé des dégâts aux niveau des organes et provoqué des « pathologies transversales », signale Eric Tamain.

D’où l’importance du dépistage « dès qu’on prend du poids, qu’on est un peu sédentaire, qu’on mange pas très bien », et ce au moins une fois par an. Une détection assez tôt peut permettre d’éviter le recours à la médicamentation.

C’est pour sensibiliser à ces questions qu’une journée d’information est organisée ce jeudi de 10h à 16h dans le hall de l’hôpital de Gap.

Il va y avoir deux infirmières pour faire des tests glycémiques. Pas besoin d’être à jeun. Soit la glycémie est bonne donc bingo, ou alors dans le cas d’une glycémie un peu élevée on va consulter pour prendre en charge rapidement. Cela évitera d’être diagnostiqué un peu trop tard. Il y aura une diététicienne qui sera là pour informer sur les bonnes règles diététiques à avoir, sans jugement, pour apporter des informations positives. Et il y aura aussi trois bénévoles eux-mêmes diabétiques et qui vivent très bien, pour échanger sur le vécu avec la pathologie

En plus de la prévention, la branche locale de l’association française des diabétiques mène aussi des actions d’accompagnement des personnes malades, avec cafés diabète réguliers à Gap, éducation thérapeutique du patient, ou encore ligne d’écoute de 8h à 20h 7 jours sur 7 avec un patient expert formé à l’écoute et lui-même diabétique.

Toutes les infos sur le site de l’association des diabétiques des Alpes du sud.