Des urgences chargées mais pas saturées
Cette fin d’année, les services d’urgences de plusieurs hôpitaux en France sont débordés, avec des dizaines de patients dans les couloirs ou attendant des heures dans les ambulances. Le groupement hospitalier des Alpes du Sud a réussi à faire face, grâce à un travail de recrutement et de fidélisation en amont.
La triple épidémie de grippe, bronchiolite et Covid met à rude épreuve l’hôpital public, déjà en crise chronique. Le département des Hautes-Alpes a été le dernier touché par l’épidémie de bronchiolite. A ces épidémies, s’ajoute une période de fin d’année habituellement chargée avec beaucoup de traumatologie, liée à l’ouverture des stations de ski. Le point avec Jean-Michel Orsatelli, directeur adjoint du groupement hospitalier des Alpes du Sud. Le groupement chapeaute le CHICAS de Gap-Sisteron, le centre hospitalier des Escartons de Briançon, celui d’Embrun, et d’Aiguilles.
Concernant le Covid, les Hautes-Alpes ne connaissent pas pour l’instant de remontée significative du nombre d’hospitalisations pour l’instant. Malgré cette fin d’année difficile, les services d’urgences du département ont réussi à faire face, selon Jean-Michel Orsatelli, qui salue au passage le travail des soignants. Les temps d’attente se sont allongés aux urgences, mais elles sont restées ouvertes, contrairement à ce qui s’est passé dans les Alpes de Hautes-Provence.
Oui, il y a une forte fréquentation mais on n’est pas à un état de saturation totale. C’est une période qui reste quand même très chargée et on sait qu’il peut y avoir des temps d’attente aux urgences.
Et ce, estime ce cadre de santé, grâce à un travail en amont, avec des recrutements et des titularisations de personnels soignants. Ces recrutements ont permis l’ouverture de lits dits « saisonniers » en médecine, chirurgie, et en ce début d’année en gériatrie.
On a d’abord 15 lits d’extension qui ont été créés depuis quelques semaines. Plus récemment, nous avons créé six lits de chirurgie et donc 10 lits de gériatrie qui s’ouvrent sur l’hôpital de Gap à partir du mois de janvier. Ces ouvertures de lits ont été permis par des recrutements au deuxième semestre 2022 et également par une politique de fidélisation de notre personnel. Par la déprécarisation, la titularisation de personnels qui étaient en CDD. C’est plutôt une chance qu’on a eu dans nos hôpitaux d’avoir des candidats et de pouvoir faire des recrutements. Tous les hôpitaux de la région n’ont pas eu cette opportunité et il y a des hôpitaux notamment sur le littoral qui sont en grande difficulté du fait d’un manque de personnel.
Depuis le 1er décembre, le syndicat Samu-Urgences de France décompte les « morts inattendues » de patients aux urgences : 27 ont été recensées. Selon Jean-Michel Orsatelli, aucun décès de ce type n’a été relevé en cette fin d’année dans les urgences des Alpes du sud