Covid 19 : le Groupement Hospitalier des Alpes du Sud se réorganise pour faire face à la pandémie
Jeudi 2 avril, Santé Publique France recensait 59 personnes atteintes du Covid-19 hospitalisées dans les Hautes-Alpes, dont 16 personnes admises en réanimation. Sur le département, c’est le GHT, le Groupement Hospitalier de Territoire des Alpes du Sud qui gère la pandémie. Il regroupe les hôpitaux du CHICAS, c’est-à-dire Gap et Sisteron, d’Embrun, des Escartons à Briançon, d’Aiguilles-Queyras, de Buëch-Durance à Laragne et de Barcelonette. Paul Vintache a recueilli les propos de Yann Le Bras, directeur du groupement hospitalier.
Depuis l’application du « plan blanc » le 14 mars, l’ensemble des ressources des hôpitaux doivent être dédiées exclusivement à la pandémie de Covid-19 en déprogramant toutes les activités non-urgentes. Ainsi, les 2 500 personnes qui travaillent dans le groupement hospitalier sont toutes concernées par la gestion de l’épidémie, plus ou moins directement selon le métier qu’elles exercent.
La capacité en lits de réanimation a été multipliée par 4 sur le département
Le GHT s’est réorganisé pour faire face à la situation, en déléguant les principales missions à Gap et Briançon. Ainsi, l’hôpital de Gap centralise les appels au centre 15. De plus, Gap et Briançon on dédoublés leurs secteurs de soins en deux entités séparées : une partie réservée aux malades du Covid-19, une partie réservée aux autres patients. Par ailleurs, Gap et Briançon disposent tous deux de filières consacrées au coronavirus. À la fois avec un service d’urgence, et avec un service de soins ambulatoire pour délivrer des tests. Enfin, la capacité en lits de réanimation a été multipliée par 4 sur le département. Yann Le Bras, directeur du GHT, explique comment ce dispositif a été mis en place.
En plus des hôpitaux de Gap et Briançon, ceux d’Embrun et Sisteron viennent en appui. On retrouve Yann Le Bras.
Voilà donc comment le groupement hospitalier s’est réorganisé pour faire face à la pandémie. Et pour l’instant, contrairement aux hôpitaux d’Ile de France ou de la région Grand Est, ceux des Hautes-Alpes ne sont pas débordés.
Difficile de savoir quand va se produire le pic de l’épidémie dans notre département. En Île-de-France, il pourrait se produire lundi, en région Grand Est ce serait plutôt entre le 15 et le 25 avril. Dans les hôpitaux des Alpes du Sud, une relative stabilité est observée actuellement, après la phase de croissance.
La capacité de mobilisation du GHT n’est donc pas maximale pour l’instant. Cependant il y a sujet de préoccupation concernant le matériel de protection. Si les stocks de masques sont suffisants pour protéger patients et soignants de manière adaptée, selon Yann Le Bras, les stocks d’autres éléments sont limités voire très limités.
En plus de ces solutions alternatives, Yann Le Bras lance tout de même un appel aux dons.
À l’heure actuelle, « 5 ou 6 personnes » seraient positives au Covid-19 parmi le personnel soignant du groupement hospitalier selon le directeur, et elles auraient été contaminées en dehors de l’hôpital.
Pour rappel, en cas de symptômes de Covid 19, il faut appeler son médecin traitant. Il peut s’agir de fièvre, de maux de tête, de toux, de perte du goût et de l’odorat, de fatigue, de maux de gorge, de courbatures, parfois de diarrhées. Si vous observez un cumul de ces symptômes ou si vous éprouvez de la difficulté à respirer ou un étouffement, la situation est urgente et il faut appeler le 15.