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L’activité partielle est prolongée ce printemps pour les saisonniers

Les employeurs qui embauchent des saisonniers printaniers pourront bénéficier de la prise en charge à 100 % de l’activité partielle. Une mesure bienvenue mais qui risque d’être insuffisante en pratique, estime la CGT 05.

Le ministère du travail a annoncé ce mardi que le dispositif d’activité partielle est prolongé jusqu’à fin juin pour les saisonniers, avec une prise en charge à 100 % par l’État pour les secteurs les plus touchés par la crise, sans reste à charge pour l’entreprise. L’objectif affiché est de « sécuriser les embauches des saisonniers pour la prochaine saison de printemps / été et de permettre aux professionnels concernés de préparer sans délai la reprise d’activité ».

Pour Isabelle Laurent, représentante des saisonniers à la CGT 05, c’est évidemment une bonne nouvelle.

Une bonne nouvelle donc, mais… reste à voir si elle sera effective en pratique. En effet, le gouvernement précise que l’activité partielle sera possible dans deux cas différents.

Des difficultés à appliquer le dispositif

Le premier est celui d’un contrat de travail renouvelé automatiquement d’une saison à l’autre. Une disposition qui n’est prévue en fait que pour une petite minorité de saisonniers en France, dans les secteurs du tourisme social et familial d’une part, et des remontées mécaniques et services des pistes d’autre part, explique Isabelle Laurent. Or, pour ces branches, la CGT a constaté des réticences de la part de certains employeurs à appliquer l’activité partielle. Exemple du côté du ski.

Le deuxième cas prévu pour le recours à l’activité partielle ce printemps est celui d’un renouvellement tacite de contrat suite à deux contrats successifs. Et là aussi, problème.

Cette prolongation de l’activité partielle jusqu’à fin juin reste donc au bon vouloir de l’employeur, selon Isabelle Laurent. Ce qui n’est pas suffisant pour stimuler les embauches, rappelle la syndicaliste, puisque cet hiver, seules 28 000 personnes ont bénéficié d’un contrat saisonnier en station en France d’après le gouvernement, sur 120 000 d’habitude selon la CGT, soit moins d’un quart. 56 % des personnes embauchées ont été placées en activité partielle, d’après le ministère du travail.

En France, ce sont 2 millions de personnes qui travaillent de manière saisonnière, selon les chiffres de la CGT.