Le futur parc photovoltaïque de la Garde à Gap / Photo ram05

À Gap, une ancienne décharge est convertie en centrale photovoltaïque

Le projet va aboutir d’ici la fin de l’année 2025, sur un terrain privé. Il permettra de produire de l’électricité pour l’équivalent d’environ 1 700 foyers.

« Donner une seconde vie à un site de stockage de déchets, avec l’objectif de produire de l’électricité qui sera injectée localement » : c’est l’objectif affiché de l’installation qui va émerger route de la Garde, à la périphérie ouest de Gap, sur un terrain privé aujourd’hui recouvert d’une friche herbacée et non constructible. Étendue sur 2,3 hectares, la centrale comportera une puissance installée d’environ 2,4 MW et pourra produire 3 800 Mwh/an. L’électricité issue des plus de 3 800 panneaux, fabriqués en Chine, sera acheminée vers le réseau Enedis et permettra ainsi d’éviter l’émission de 900 tonnes équivalent CO2 chaque année, selon les concepteurs. Ces derniers soulignent que la centrale sera « sans emprise sur des terres agricoles » et que le site n’avait jusqu’ici aucune « affectation perenne ».

C’est l’entreprise Corfu Solaire, filiale de Terre et Lac Solaire, qui réalise le projet. Présentation par Loïc Graber, responsable des relations institutionnelles.

Il s’agit d’une centrale photovoltaïque au sol sur une ancienne décharge, qui produit à peu près l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 1700 foyers, sur un foncier qui n’a pas d’usage. Donc c’est, pour nous, ce qu’on préfère faire en termes de projet, parce qu’on vient donner de la valeur à un terrain qui n’en avait pas jusqu’à présent. C’est un coût à peu près de 2,5 millions d’euros d’investissement et qui permet de produire cette énergie renouvelable et locale.

Loïc Graber

Plus de 7 ans ont été nécessaires pour mener à bien le projet. Outre un retard provoqué par l’augmentation des coûts de constructions suite à la guerre en Ukraine, l’entreprise a dû s’adapter à un certain nombre de contraintes.

On est sur une ancienne décharge donc on ne peut pas faire de fondations : on vient construire ce qu’on appelle des longrines en béton, ce sont des structures en béton que l’on vient poser sur la décharge, comme ça on ne creuse pas. On est sur des zones dans lesquelles il a fallu que le plan local d’urbanisme s’adapte pour pouvoir permettre le projet. On a eu des questions relatives à la sécurité incendie, donc les pompiers ont beaucoup travaillé avec nous pour arriver à définir le meilleur projet. Il y a aussi des problématiques liées aux risques de crues torrentielles. Donc il a faut qu’on prenne tout ça en considération pour arriver à sortir le projet. On l’a commencé à la fin des années 2010, il sera mis en service en décembre 2025.

Loïc Graber

Le chantier se veut « sobre » et l’installation est conçue pour être « entièrement réversible » si c’est l’option du démontage qui est retenue au bout des 30 ans d’exploitation. L’entreprise a de plus obtenu une dérogation pour pouvoir transplanter sur la parcelle voisine une fleur protégée, la gagée des champs.

En plus d’un loyer que Corfu Solaire versera au propriétaire du terrain, Joël Foulque, les collectivités locales bénéficieront aussi de retombées économiques. Les explications de Romain Miani, expert sol chez Terre et Lac Solaire.

Pour le territoire, il y a des retombées fiscales qui sont générées par la centrale. On parle d’à peu près 5 000 € par mégawatt installé et on là on est sur 2,4 mégawatts installés. Un chiffre à répartir entre la région, le département, la communauté d’agglomération. Ce sont les différentes taxes de fiscalité.

Romain Miani

Jean-Pierre Martin, maire adjoint de la commune de Gap et vice-président de l’agglomération de Gap-Tallard-Durance, qui ont soutenu l’initiative, se félicite de l’aboutissement de cette construction.

On l’a soutenue parce qu’elle rentre dans le cadre de ce qui se fait actuellement dans le cadre de la transition énergétique, et complète formidablement ce que nous faisons au sein de la ville de Gap sur le photovoltaïque puisque nous avons installé un certain nombre de panneaux sur la ville.

Jean-Pierre Martin

La centrale photovoltaïque de la Garde sera mise en service en cette fin 2025.

Merci à notre correspondante Nolwenn Montheil qui a recueilli ces interviews.