Hautes-Alpes : coup d’envoi de la vaccination contre le COVID-19
Mardi 5 janvier, 4875 doses du vaccin Pfizer BioNtech ont été livrées au CHICAS, le Centre Hospitalier Intercommunal des Alpes du Sud, à Gap. La campagne de vaccination a débuté le même jour, selon le plan défini par le gouvernement.
Les EHPAD et les soignants d’abord, c’est le mot d’ordre de cette première phase amorcée mardi, et annoncée lors d’une conférence de presse mercredi. Les résidents volontaires en Unité de Soin Longue Durée et EHPAD dans un premier temps, puis les professionnels du Groupement Hospitalier de Territoire volontaires de plus de 50 ans ou avec des comorbidités. Viennent ensuite les professionnels des établissements de santé privés et libéraux, là aussi de plus de 50 ans ou avec comorbidités, et enfin, pour optimiser les doses attribuées, tout professionnel de santé pourra bénéficier de doses de vaccins résiduelles.
Un défi logistique
Le premier défi est logistique. Selon la préfète des Hautes-Alpes Martine Clavel, cette étape est franchie.
Pour autant la logistique ne fait que commencer pour les professionnels de santé car avec un seul supercongélateur pour l’ensemble du département, le CHICAS doit coordonner les approvisionnements des deux autres centres de vaccination, qui se situeront à Briançon et Embrun, centres à destination des résidents d’EHPAD et des professionnels de santé. Tout cela avec un vaccin qui, une fois décongelé, doit être administré sous cinq jours, et avec une deuxième injection dans les 21 jours. Un véritable challenge auquel prend part Joël Constants, pharmacien chef de service au CHICAS et président de la commission médicale d’établissement.
Le vaccin Moderna – qui se conserve lui à -20°C et qui a été approuvé par l’Europe mercredi 6 janvier – est décrit comme plus simple à transporter. Mais pour Joël Constans, on sera encore loin d’une logistique idéale.
Et pour assurer cette logistique, les libéraux et plus largement tous les professionnels de la santé pourront venir en renfort. La préfète Martine Clavel se dit confiante sur le soutien qu’ils apporteront.
Dans un premier temps, dans le département, la campagne est axée sur trois EHPAD « pilotes », puis elle sera dès la semaine prochaine élargie aux 21 établissements des Hautes-Alpes. Au sein de l’EHPAD Muret à Gap, sur les 30 résidents, 28 ont souhaité être vaccinés. Un taux d’adhésion jugé excellent par Yann Lebras, directeur du CHICAS.
Une deuxième phase à préciser
Ensuite viendra la deuxième phase, celle destinée au grand public, et pour laquelle le calendrier n’est pas encore connu. Selon Guylène Baghioni, déléguée départementale de l’ARS PACA, la campagne devrait débuter avant l’échéance initialement prévue, c’est à dire le mois de mars, compte-tenu du coup d’accélérateur de la campagne, sans plus de précisions. Et pour cette deuxième phase, le directeur du CHICAS se dit ouvert aux collaborations d’ores et déjà proposées par certains élus en début de semaine.
Lors du point presse hebdomadaire ce jeudi à 18 heures, le gouvernement a annoncé que les personnes de plus de 75 ans pourront se faire vacciner à partir du 18 janvier dans des centres de vaccination. Un centre par département a déjà été ouvert. Dans les Hautes-Alpes il se situe au CHICAS à Gap. Une fois dans le centre de vaccination, la personne sera invitée à répondre à un questionnaire sur sa situation de santé. Après l’injection, le patient sera invité à rester « 15 minutes sur place par mesure de sécurité » et pourra ensuite rentrer chez lui. L’opération sera à renouveler entre trois et six semaines après la première injection. La vaccination sera ensuite ouverte aux 65 ans et plus.
Le maire de Gap, Roger Didier propose de mettre à disposition des locaux de la ville, comme le Quattro ou le CMCL et signale qu’« un appel à volontaires a également été lancé au sein du personnel municipal afin de mobiliser des agents pour remplir les tâches administratives et logistiques. »
Le président du département Jean-Marie Bernard a lui aussi indiqué que les dix maisons des Solidarités pourront être mises à disposition, de même que la salle de réunion de l’Hôtel du département.
Enfin, et la préfète et la déléguée départementale de l’ARS l’ont souligné à plusieurs reprises, l’objectif premier de cette campagne est de réduire les risques graves liés au COVID-19. Le vaccin protège dans 95 % des cas des symptômes, pour les technologies BionTech et Moderna, mais les gestes barrières restent la norme et sont complémentaires.
En revanche, on ne sait pas encore si ces vaccins réduisent également la transmission du SARS-CoV-2 à d’autres personnes.