Les occupants du CESAÏ à Gap ont été expulsés
Ce matin, mercredi 19/08, a été mise en œuvre l’expulsion de la soixantaine d’occupants du CESAÏ, dans le Carré de l’Imprimerie à Gap.
Le CESAÏ, centre social autogéré de l’Imprimerie, avait investi des bâtiments désaffecté du centre-ville de Gap depuis octobre 2018 et hébergeait des personnes sans domicile fixe. La justice avait ordonné son évacuation. Après une première décision mi-juin 2019 accordant 30 mois de délai aux occupants pour libérer les lieux, le propriétaire, l’établissement public foncier PACA, avait fait appel. La cour d’appel de Grenoble, dans son arrêt du 11 décembre dernier, avait finalement accordé un délai de 7 mois, à compter de la notification de l’arrêt.
L’expulsion de la soixantaine de personnes a eu lieu ce matin. Voici le témoignage d’un occupant recueilli ce matin, il s’interroge sur les solutions d’hébergement qui vont être proposées.
Selon la préfecture, « quatre femmes avec enfants et une femme seule ont été prises en charge par le dispositif d’hébergement d’urgence ». « Les occupants ont […] pu récupérer sur le champ leurs effets personnels, leurs biens plus encombrants étant tenus […] à leur disposition dans un local dédié à cet effet ». Enfin, « l’évaluation des situations administratives de chacun se poursuivra aujourd’hui dans les jours à venir, afin de recherche les meilleures réponses en matière de droit et de prise en charge ».
De plus, « chaque personne s’est vu proposer […] un test de dépistage de la Covid 19 », « 17 personnes ont souhaité en bénéficier ». « Les personnes positives seront prises en charge dans le centre d’hébergement dédié. Deux autres personnes, présentant des symptômes susceptibles de correspondre à la Covid-19, ont été hospitalisées ».
Une expulsion dont la légalité est contestée
Quant à l’opération d’expulsion, toujours d’après la préfecture, « l’huissier agissant au nom du propriétaire, face au refus de ses occupants de quitter les lieux et conformément à la loi, a demandé à la préfète de lui accorder le concours de la force publique afin de pouvoir procéder à leur évacuation. Au regard du caractère exécutoire de la décision de justice, mais aussi des nombreux troubles à l’ordre public constatés ces derniers mois, la préfète des Hautes-Alpes a décidé de lui accorder ce concours ».
Or cet occupant du CESAÏ livre une autre version des évènements de ce matin et conteste la légalité de cette expulsion.
On retrouve cet occupant, qui rappelle que l’objectif du CESAÏ était de proposer un hébergement aux personnes qui en sont dépourvues.
Le secteur du carré de l’imprimerie devrait être prochainement réaménagé en logements sociaux, locaux commerciaux et culturels, dans le cadre du projet « Cœur de Ville » porté par la ville de Gap.