Christian Sebille, Le chant des cimes

Comment on crée la musique, comment on la travaille, on l’apprend, on l’imagine, avec qui, où, quand, pourquoi ? Juste avant le repas, à 11h, notre journaliste Simon Becquet cuisine les musiciens aux petits oignons pour qu’ils nous dévoilent la recette de leurs musiques.

« Le chant des cimes » – Poème électroacoustique alpestre

Après trois années de résidence dans les Hautes-Alpes, Christian Sebille présente Le chant des cimes, fruit d’une collecte minutieuse de sons issus de ce territoire montagneux. Un match de hockey sur glace, une balade rythmée par la voix de Hervé Cortot, des chants d’oiseaux, le tintement de carillons et de cloches… ont guidé le parcours du compositeur à travers les vallées du Champsaur et de Valgaudemar.

À l’instar des musiciens romantiques, mais armé de sa lutherie informatique, le compositeur célèbre la montagne vivante et habitée à travers une fresque sonore immersive. Il peint avec virtuosité une symphonie qui donne vie au paysage, aux murmures des rivières et aux échos des vallées, plongeant ainsi l’auditoire au cœur d’un voyage poétique inédit.

Le public est invité à prendre place au cœur d’un orchestre de haut-parleurs (acousmonium). Peu à peu, les premiers sons émergent et se déploient dans l’espace, subtils et inouïs. Un espace sonore s’ouvre, se développe, fiction de sons enveloppants. Écouter sans voir, telle est la suggestion de l’acousmatique, l’intuition de Pierre Schaeffer, son illustre découvreur.